Dans le vaste monde des entrepreneurs, on ne perçoit pas les vacances de la même façon …
Dans le langage du vacancier classique, les Vacances (avec un grand V) sont souvent synonyme de repos, de farniente, voire de préparation de la rentrée ! Mais comment les entrepreneurs appréhendent-ils le moment « vacances » ?
Entre ceux qui partent, et ceux qui ne partent pas, chacun a ses raisons et sa manière d’appréhender le mot « vacances ».
Widoobiz est parti à leur rencontre pour connaître les habitudes de vacances de ceux qu’on appelle couramment, les entrepreneurs…
Option numéro 1 : pas de vacances cet été, mais c’est sans regrets !
Certains entrepreneurs ne prennent pas de vacances, c’est un fait.
Parmi les entrepreneurs qui déclarent ne pas prendre de vacances, plusieurs options sont mises en avant : soit l’activité vient de démarrer – difficile de gérer son business et de prendre en même temps de véritables vacances – soit un projet est en cours et ne peut pas être reporté, soit il y a beaucoup de travail à fournir et les vacances sont alors impossibles. C’est notamment le cas des entrepreneurs aux activités saisonnières tels que les professionnels du tourisme. Dans la majorité des cas, les entrepreneurs qui ne prennent pas de vacances possèdent une activité encore très jeune (moins de deux ans) et comme vous le savez, démarrer une activité implique un travail initial soutenu et conséquent.
Mais il faut aussi savoir reprendre des forces, quitte à décaler ses vacances de quelques mois… C’est ce qu’Eliott Reilhac, co-fondateur de Distribeo, a choisi de faire. Fondée en septembre 2009, cette société récente possède un produit, « scanbucks », qu’il définit comme « la chasse aux trésors en magasin » et qu’ils sont en train de développer. Cet été, il avait du travail, notamment dans le cadre d’un projet de levée de fonds en cours d’aboutissement. Mais les prochaines vacances sont pour bientôt, au mois d’octobre, une semaine, et il ne ressent absolument pas cette absence de vacances comme une frustration. « Le travail est prioritaire » et c’est donc sans regret qu’il a remis ses tongs et bermuda dans son attaché-case.
Nous avons aussi découvert une catégorie d’entrepreneurs qui déclare ne pas prendre de vacances par choix, parce qu’ils ne trouvent pas utiles de partir se ressourcer. Ils considèrent d’ailleurs que les vacances, c’est juste pour se changer les idées ! C’est le cas de Jean-Charles qui affirme que lorsqu’on est entrepreneur, c’est que l’on a choisit de le faire. Il rappelle qu’on » est entrepreneur ou on ne l’est pas ! » et que « quand on a la chance de vivre de ce qu’on aime faire, pas besoin de vacances pour se changer les idées…. Et les voyages d’affaire permettent de souffler un peu ».
Hervé Johnson et son frère Richard sont les fondateurs de Brandarex, société créée en janvier 2010. Leur objectif : proposer un moteur de recherche sur internet, pour trouver les bonnes adresses. S’ils ont fait le choix de ne pas prendre de vacances, ce n’est que partie remise : « ca fait partie du jeu quand on est entrepreneur, on se rattrapera l’année prochaine » déclare Hervé.
Option numéro 2 : prendre des vacances pour se ressourcer et se reposer
Ceux qui prennent des vacances mettent tous en avant la possibilité de se reposer, de reprendre des forces ou de sortir du cadre quotidien.
Frédéric Boismal est le co-fondateur de la société de communication audiovisuelle Wildbox productions, et pour lui nul doute que « les moments de vacances sont importants pour revenir plus frais et plus dispo ».
En réponse à cela, une entrepreneuse lui aurait rétorqué : « des vacances ? C’est quoi des vacances ? Quand on aime ce qu’on fait on n’a pas besoin de vacances…. » Mais pour cet ancien docteur en psychanalyse, il est nécessaire de savoir se reposer, de dormir un peu et de reconnaitre les signes de fatigue « je ne suis pas un surhomme » déclare-t-il, et lorsqu’on « se connaît, on prend des vacances ».
Pour Fadhila Brahimi, créatrice de Fb-associés – spécialiste des usages et des pratiques du web social- il s’agit avant tout « d’écouter son corps », de savoir prendre du repos et se ressourcer.
C’est ainsi que les fondateurs de BorderLine – entreprise de commercialisation de jus de fruit pour l’apéritif, haut de gamme – ont quand même décidé de s’accorder quelques jours de repos. Ces vacances improvisées n’étaient pas du tout prévues… Après un an de travail acharné, les 4 associés de la société ont été surpris par un coup de fatigue qui les a convaincus de prendre des vacances… Sébastien Specht, l’un des 4 fondateurs de BorderLine déclare ainsi qu’il prend un véritable plaisir à travailler, il est « Workaholic » comme il aime à se décrire, mais il est vrai que « de temps en temps, penser à autre chose, cela fait du bien ».
Mais peut être reverront-ils leur plan de vacances après un mariage et 3 enfants… C’est en tout cas ainsi que Vanessa, entrepreneuse et mère de famille, envisage ses vacances : « 5 semaines de congés en 10 mois d’activité […] mon principe bosser n’importe où, n’importe quand. Toujours partante pour bouger, ca développe totalement ma créativité donc très bon pour ma société ! ».
Chacun a donc sa propre manière d’envisager la fatigue, le stress et le métier d’entrepreneur. Il y a ceux qui se sentent tellement bien dans ce qu’ils font, qu’ils n’ont pas envie de prendre des vacances, mais il y a également ceux qui, bien que passionnés par leur travail, aiment à prendre quelques jours de repos, à couper avec la réalité le temps d’une ou deux semaines.
En effet, lorsqu’on possède une activité fortement créative par exemple, il est vital de prendre au moins deux semaines de vacances. Pour Marc Fernandez, co-fondateur d’Alibi – un magazine de polar distribué en librairie – « Si le cerveau ne suit plus, ca devient compliqué ».
Option numéro 3 : faire des pauses étalées tout au long de l’année
Entre ceux qui s’octroient de longues vacances et ceux qui ne s’accordent aucun repos, il y a ceux qui étalent leurs vacances en prenant quelques jours de congés par-ci, par-là.
Fadhila Brahimi fait partie de ces entrepreneurs adeptes des « pauses digitales ». Il s’agit tout simplement de s’accorder des moments de pauses, plus ou moins longs, tout au long de l’année. Pour Fadhila, cela peut-être 36h ou 48h de déconnexion totale : sans internet, ni téléphone, ni accès aux mails.
Mais être entrepreneur c’est aussi un avantage, car « on peut partir un peu à la période que l’on veut, vers des destinations lointaines et à moindre coût », rappelle Hervé Johnson. C’est également l’avis de Laurent Durgeat, fondateur de la société PRformance, qui nous explique que « partir en décalé, régulièrement et pour des courts séjours est aussi revivifiant qu’une longue période de vacances ». Il va même plus loin : pour lui, ces pauses régulières lui « permettent de maintenir le tonus tout au long de l’année ».
Vous l’aurez-compris, les vacances ce n’est pas à la portée, voire « à la volonté » de tout le monde. Malgré cela, chacun en a fait un choix : nécessité vitale pour certains, option pour d’autres, les vacances, c’est un concept propre à chaque entrepreneur, où chacun trouve son compte, et c’est bien cela le principal.
Entrepreneur, vous ne savez toujours pas quel vacancier vous êtes? Rassurez vous, si votre business est « au carré », que vous allez toujours « chercher des ronds » et que vous avez des « étoiles dans les yeux », vous êtes bien un entrepreneur.
Qu’ils partent en vacances un peu, beaucoup, ou passionnément, les entrepreneurs sont-ils capables de totalement déconnecter ?
La suite de notre enquête demain sur Widoobiz !