Il y a des suite que l’on attend avec une impatience particulière, et L’Ascension, le tome 2 des Trafiquants d’éternité d’Amélie de Bourbon Parme, publié aux éditions Gallimard, en fait incontestablement partie. Après le succès du premier opus, cette nouvelle étape de la trilogie dédiée à Alessandro Farnese ne déçoit pas. Le livre s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur et reprend tous les ingrédients qui en ont fait la réussite : la Renaissance italienne, ses complots, ses scandales, ses amours et ses arts.
Reposons brièvement le décors : le début du XVIᵉ siècle voit l’élection au trône pontifical de Jules II, farouche opposant des Borgia. À cette époque, Alessandro Farnese, personnage central de l’intrigue, doit naviguer avec habileté pour s’attirer les bonnes grâces du nouveau pape et de ses alliés. Son ambition ? Asseoir sa position au sein du Sacré Collège et garantir à sa descendance une place au sein de la haute aristocratie romaine. Mais dans cette Rome corrompue et divisée, où le commerce des sacrements devient monnaie courante, il lui faudra faire preuve d’audace, de prudence et surtout de loyauté.
Rome est alors une capitale gangrenée par le vice, dénoncée avec véhémence par Martin Luther, où les papes eux-mêmes ne sont pas épargnés. Si les Borgia ont marqué l’imaginaire collectif par leurs excès, la Rome des Médicis n’est pas en reste, tissant un réseau de complots où amour et politique se mêlent dangereusement.
Alors que le premier tome captivait par son souffle, L’Ascension prend une tournure plus grave. Avec l’âge et les tensions religieuses croissantes, les protagonistes sont contraints de regarder leur passé et leur avenir avec une lucidité nouvelle. Alessandro Farnese, futur pape Paul III, fat office de guide dans cette Rome en pleine mutation, déchirée entre décadence et recherche de rédemption.
Si vous aviez été séduit par le premier tome des Trafiquants d’éternité, il ne fait aucun doute que ce second volume saura également vous convaincre. Amélie de Bourbon Parme y donne vie à ses personnages et recrée (une nouvelle fois) avec précision et talent l’atmosphère effervescente et tourmentée propre à la Renaissance italienne.