Pierre Adrian aime l’Italie, tant mieux pour nous. Après avoir suivi la Piste Pasolini, il se penche, dans Hotel Roma, publié aux éditions Gallimard, sur le destin tragique de Cesara Pavese, auteur italien qui devait se suicider dans l’immédiat après-guerre. Destin tragique s’il en est, mais qui révèle les doutes, les tourments et les fulgurances d’une Italie complexe et déchirée.
Les faits d’abord :
Le 27 août 1950, Cesare Pavese se donne la mort dans la chambre 49 de l’Hotel Roma, à Turin. Il laisse un mot d’excuse, des poèmes et un journal intime, Le Métier de vivre.
On pourrait décider de s’arrêter là. Ce n’est évidemment pas le parti qu’a choisi de prendre Pierre Adrian en se lançant sur les traces de cet auteur hanté, très tôt, par la mort. Avec Hotel Roma, le biographique se mêle au romanesque, le grande histoire à la petite. Accompagnée par une énigmatique « fille à la peau mate », Pierre Adrian traverse l’Italie, en archéologue, à la recherche du moindre signe, de la moindre empreinte laissés par Pavese, pour comprendre. Comprendre comment cet auteur aussi brillant que désengagé s’est retrouvé un jour d’été, à Rome, seul, dans une chambre d’hôtel banal, face à sa propre fin.
Au delà de Pavese l’auteur, ou de Pavese l’homme, c’est une véritable fresque d’une Italie, elle aussi en tension. Avant guerre, guerre et après guerre comme autant de lignes de fractures, symbole d’un pays sans repères. Le très haut répondant au très bas, et réciproquement.
Avec Hotel Roma Pierre Adrian signe assurément un des livres incontournables de la rentrée.
