La gestion des mises en production (Release Management) est un élément clé de de l’ITSM puisqu’elle aide les entreprises à planifier chacun de leurs déploiements IT (logiciels et/ou matériels) ; des modifications apportées au sein du SI qui, anticipées de la sorte, n’auront (c’est bien le but) qu’un très faible impact sur son activité journalière.
La gestion des mises en production : définition
Le processus de gestion des mises en production désigne le fait d’organiser, planifier, tester et mettre à jour/déployer de nouveaux services IT, applications ou infrastructures. La gestion des mises en production réduit considérablement les risques, garantit la qualité des produits, assure la conformité IT et maximise finalement la valeur de l’entreprise. Elle minimise les interruptions de service, comble les failles de sécurité et rectifie les éventuelles erreurs. De plus, elle évalue la conformité aux normes de qualité et garantit que les modifications apportées respectent les exigences réglementaires. En résumé, elle comprend l’ensemble des activités suivantes :
– Gestion de la configuration
– Gestion des versions et des déploiements
– Conception
– Planification
– Déploiement
– Tests de communication
Les éléments clés
Déployer avec succès de nouvelles mises à jour nécessite de consacrer beaucoup de temps et d’énergie à chacune des étapes du processus présenté ci-dessous ; son objectif premier étant de pouvoir « déployer » dans l’environnement informatique de production tout en causant un minimum (idéalement aucune) perturbations pour les utilisateurs finaux. Last but not least, la gestion des mises en production a également pour objectif de soutenir le processus de gestion du changement afin qu’il devienne plus proactif et prévisible.
7 bonnes pratiques de la gestion des mises en production
Dans cette idée, quelques grandes règles méritent d’être suivies si l’on souhaite que son projet de déploiement s’effectue avec succès, autrement dit qu’il respecte, à la fois le calendrier établi ainsi que le budget fixé sans impacter à aucun moment les utilisateurs (sans atteindre leur productivité) :
1. Automatiser les tâches répétitives, telles que les tests et le déploiement, afin de réduire les erreurs et gagner du temps.
2. Mettre en place un processus de contrôle robuste pour évaluer et approuver les changements avant qu’ils n’entrent en production.
3. Utiliser des systèmes de contrôle de versioning pour suivre les corrections apportées au code source ainsi qu’aux fichiers de configuration, tout en veillant à ce que les modifications soient traçables et réversibles à tout moment.
4. Maintenir des environnements de test distincts qui reflètent la mise en production de manière fidèle afin d’identifier tout problème futur.
5. Favoriser la collaboration entre les équipes (Dev’, Exploitation et Business) pour s’assurer que tout ce beau monde reste aligné sur les objectifs à atteindre.
6. Documenter soigneusement chaque mise en production, y compris par des notes et des procédures de restauration.
7. Analyser les processus de mise en production et rechercher les axes d’amélioration.
Quel est le rôle du Release Manager ?
Il serait erroné de penser que l’automatisation des processus signifie de facto la fin de toute intervention humaine, bien au contraire. Une activité de supervision reste en effet déterminante pour effectuer certaines tâches et prendre des décisions clés. Le Release Manager doit ainsi être en capacité d’évaluer les risques à chaque étape du process. En détails, son rôle consiste à planifier et à gérer la mise en production de différentes applications pour l’ensemble de l’entreprise ; de mettre en place un calendrier des déploiements ; de résoudre les problèmes qui peuvent néanmoins surgir ; de participer aux réunions du comité d’approbation pour déterminer les périmètres de la mise en production (et surmonter les obstacles éventuels) et de s’assurer que chacun de ces changements soit prêt à être déployé.
Les 3 (plus grands) challenges du Release Manager :
• Manque de visibilité : le Release Manager faisant partie de la DSI, il peut être difficile pour ce dernier de connaître tous les problèmes auxquels les autres services sont confrontés ainsi que leurs attentes respectives. Pour y remédier, il s’agira donc de mettre en place une phase de démarrage pendant laquelle il pourra recueillir toutes les informations pertinentes sur le projet (les commentaires clients, les mises à jour précédentes qui n’ont pas fonctionné, etc.).
• Gouvernance et réglementation : il devra également s’assurer d’utiliser une solution ITSM garantissant la conformité aux exigences règlementaires.
• Le respect de chaque étape de la mise en production : en élaborant précisément la phase de planification amont, le Release Manager s’évitera toute déconvenue à venir. Il aura ainsi à cœur de rassembler toutes les informations utiles afin d’être certain que la mise en production répondra au plus près aux besoins des collaborateurs.
Les défis de la gestion des mises en production
Sans surprise, la gestion des mises en production n’a eu de cesse de se complexifier ces dernières années. La multiplication des nouvelles applications Web, des logiciels, des matériels et des configurations sont en effet autant d’éléments à prendre en compte lors de la conception d’une nouvelle release. Cela ne signifie pas pour autant que la réussite d’une telle opération s’avère désormais impossible mais qu’il faut s’évertuer à y consacrer plus de temps pour s’assurer de son bon déroulement. Parmi les plus grands défis auxquels les sociétés sont aujourd’hui confrontées :
– Des ressources limitées pouvant être un frein sur l’efficacité du processus de mise en production,
– Les mises en production dans des environnements informatiques complexes avec des systèmes de plus en plus interconnectés,
– Le difficile équilibre à trouver entre une mise en production rapide et le maintien de la stabilité du système.
– L’intégration et l’utilisation de l’IA afin d’anticiper et prédire les risques relatifs aux mises en production. Les technologies d’IA associées aux volumes de données des outils d’ITSM offrent des opportunités intéressantes pour estimer le risque d’implémentation d’un changement ou inversement des chances de succès. En cas de risque élevé, il est aisé de suggérer une liste de recommandations permettant d’optimiser les chances de succès.
Par Loïc Besnard, Director of Product Marketing & Head Technology Evangelist chez EasyVista