Si l’on est assez familier avec le mythe de l’informaticien, reclus dans le garage de ses parents, et préparant le nouveau logiciel qui va changer le monde, on est moins habitué au fabricant de pédales d’effets pour guitare confiné sur son bateau. C’est pourtant le point de départ de l’aventure PFX Circuits. On en parle avec son fondateur Philippe Gaulier.
Pouvez-vous présenter en quelques mots PFX ?
PFX est une marque de pédales d’effets pour guitare. L’idée est née pendant la pandémie lorsque j’étais littéralement bloqué sur mon bateau. Je voulais une pédale d’effet inspirée de celle utilisée par le bassiste de Muse. Je n’avais pas forcément les moyens financiers de me la payer, alors j’ai décidé de la fabriquer moi-même. Et c’est comme ça, en tâtonnant que ma première pédale, la « Muze », est née. Je l’ai assez vite présentée à des vendeurs et de fil en aiguille, l’aventure PFX Circuits était lancée.
D’où vous est venue cette envie d’entreprendre ?
Tout vient de ma passion pour la musique et de mon désir de créer quelque chose de spécial. Je ne prévoyais pas initialement de lancer une marque à part entière, mais le retour positif des vendeurs m’a encouragé à aller de l’avant avec PFX. J’ai une double casquette, à la fois musicien et électronicien, et j’ai vraiment envie de me placer au service de la création musicale, en proposant quelque chose de nouveau.
Dans un marché aussi concurrentiel, avec des très grands acteurs internationaux, comment fait-on pour se démarquer ?
La qualité de fabrication est essentielle. En choisissant des composants de qualité, on obtient une réelle différence en termes de son, ce que l’on perd en marge on le gagne en expressivité. Je suis sur un marché de niche, celui de la pédale dîtes boutique, l’idée est aussi de rester compétitif en termes de prix, sans rogner sur la qualité.
Vos pédales réinterprètent des modèles historiques, comment on trouve l’équilibre entre copie et originalité ?
Mes premières pédales étaient inspirées de modèles existants, mais j’ai rapidement réalisé l’importance d’apporter quelque chose de différent. Chaque création est le résultat de mes propres envies et inspirations. Je n’ai pas vocation à reproduire au plus près un son déjà connu, je veux travailler les nuances, permettre aux musiciens d’avoir de nouvelles textures sonores, la copie c’est le point de départ du travail de conception, mais ce n’est que le point de départ.
Quels sont vos objectifs pour l’année 2024 ?
Je souhaite développer ma capacité de production et ouvrir une boutique avec un showroom et un studio. À moyen terme, j’envisage de me rapprocher de luthiers pour tester la création d’instruments de musique, les guitares en premier lieu évidemment. Je continuerai par ailleurs à développer la gamme de pédales tout en restant fidèle à cet esprit de créativité.