Mars 1917, Nicolas II Tsar de toutes les Russies abdique. Quelques mois plus tard, la révolution soviétique marque la prise de pouvoir des communistes. Au revoir les Romanov, bonjour les Bolcheviks. Voici, de façon volontairement caricaturale la façon dont on perçoit la fin de l’empire Russe. Une fin nette, violente et définitive. Ca, c’était avant Boris Prassolof et son Tsars sans Empire publié aux éditions Perrin.
Contrairement aux idées reçues, l’histoire des Romanov ne s’est pas terminée dans la maison Ipatiev d’ Iekaterinbourg avec l’exécution de Nicolas II et de sa famille proche. Les fameux Grands Ducs et autres Princes ont, des années durant, à l’image des Bourbons, continué de faire vivre le rêve impérial, d’exils en exils, d’espoirs en désillusions. Fort de témoignages d’époque et de nombreuses sources russes, c’est leur histoire que retrace avec brio Boris Prassolof, il présente les diverses branches de la dynastie Romanov, retrace leur exil, leur vie quotidienne, à Paris, en Bretagne, sur la Riviera.
Au fil des pages on mesure que, si la fin de l’histoire nous est connue, pour les contemporains elle était par définition en train de s’écrire. On peut trouver aujourd’hui ridicules ces querelles dynastiques pour un Empire perdu, c’est oublier qu’à l’époque le champ des possibles était encore ouvert, et que toutes ces questions qui, aujourd’hui nous semblent insignifiantes, relevaient d’une importance fondamentale à l’époque.
L’enquête s’attarde plus particulièrement sur le destin du grand-duc Vladimir, né en exil. Un temps envisagé par les nazis comme éventuel « tsar d’Ukraine », il s’est imaginé comme le promoteur d’une « croisade » contre les bolcheviks, en vain. Il continuera néanmoins de porter avec lui les espoirs illusoires de la dynastie.
Avec ses Tsars sans Empire Boris Prassolof raconte avec brio cette histoire et ces destins en perpétuel devenir.