Face à une situation de crise, la peur ou l’effet de surprise peut influer sur la capacité d’un dirigeant à prendre des décisions rationnelles. Un biais que ce dernier peut déjouer grâce à l’imagerie mentale.
Près de deux ans après le début de l’épidémie, l’apparition du nouveau variant Omicron créé à nouveau l’incertitude chez les dirigeants. Une situation de crise face à laquelle ces derniers doivent s’armer émotionnellement. Selon un article du Harvard Business Review, être en mesure d’anticiper ses réactions émotionnelles face à ce type de situation est devenu un prérequis pour devenir un leader efficace.
Les biais émotionnels : freins au discernement
« Nos émotions changent la façon dont nous voyons le monde » explique l’auteur qui s’est appuyé sur les travaux du psychologue Paul Ekman. En effet, d’après ce dernier, quand une émotion survient, nous nous trouvons dans un état réfractaire pendant une à deux secondes. Durant ce temps, il serait donc impossible d’intégrer des informations qui ne concordent pas, n’entretiennent pas ou ne confirment pas l’émotion ressentie. Certains l’appellent intuition ou encore feeling, mais il ne s’agirait en fait que d’un biais émotionnel qui guide notre préférence pour un choix ou un autre. Même si ces biais se révèlent utiles dans de nombreuses situations, ils peuvent néanmoins altérer la perception de notre environnement ainsi que notre capacité à traiter de nouvelles informations et à utiliser nos connaissances.
L’effet de surprise, ennemi du dirigeant ?
Peur, joie, colère…chaque émotion suscite un effet particulier. Mais c’est la surprise qui pourrait être délétère pour le dirigeant car selon l’article « si, dans un premier temps, la surprise permet de focaliser son attention efficacement, elle va rapidement laisser place à une autre émotion : peur, colère ou euphorie… C’est l’interprétation mentale de la situation qui en décidera. Et c’est à ce moment précis que le risque de voir le biais émotionnel déformer la réalité est à son paroxysme. » Pour retrouver son sang-froid et prendre les décisions qui s’imposent, ces biais peuvent être modulés grâce à l’imagerie mentale.
Les clefs pour moduler ses biais
Pour se débarrasser de ces biais, l’auteur site les travaux de Melissa Hunt et Miriam Fenton, du département de psychologie de l’université de Pennsylvanie. Ces dernières avancent que cette réactivité émotionnelle peut-être modulée grâce à un processus en 5 temps.
Le premier consiste à observer, c’est-à-dire identifier les habitudes et les comportements qui traduisent la surprise chez vous.
Le second est de les ressentir en pleine conscience en essayant de se souvenir des sensations physiques de ces moment-là. L’enjeu est de repérer la ou les zones du corps traduisant la surprise : visage, mains, jambes, cœur, poumons…
Après avoir identifié ces comportements, étiquetez-les et prenez de la distance. C’est ainsi que vous pourrez mieux vous visualiser adopter une attitude calme et sereine. L’objectif étant d’éviter un comportement dysfonctionnel (par exemple, l’impulsivité liée à la colère) afin de faire face à cette situation inattendue.