Vous rêviez d’avoir votre propre équipe de football ? Ils l’ont fait, et avec le sourire. Mon Petit Gazon, c’est avant tout l’histoire de trois collègues qui ont décidé de créer leur application de manager de foot qui enregistre maintenant plus de 1 millions d’utilisateurs par saison. Rencontre avec Martin Jaglin, co-fondateur de MPG.
Comment vous est venue l’idée de Mon Petit Gazon ?
À l’époque, j’ai rencontré deux collègues au sein de l’entreprise dans laquelle je travaillais et avec qui je suis rapidement devenu ami. Nous étions tous les trois fans de football et nous jouions à des jeux type « manager de foot ». Un soir, nous avons pensé à lancer directement notre jeu, avec les particularités qui pouvaient nous manquer sur les plateformes sur lesquelles nous jouions. Mon Petit Gazon est donc né comme ça, en septembre 2011, alors que nous travaillions encore dans notre ancienne entreprise. Au début, c’était un petit projet personnel qui a évolué et qui nous a motivé à quitter notre entreprise. Maintenant, nous sommes une équipe de 15 collaborateurs.
Comment votre application est-elle devenue virale ?
MPG fonctionnement principalement par le « bouche à oreilles » : on voit des collègues de bureau qui ont créé une ligue, puis on en parle à d’autres amis et de fil en aiguille, Mon Petit Gazon à fait son petit bout de chemin grâce à une viralité qui nous a poussé à nous lancer à 100% dans ce projet.
Cependant, loin de là la prétention de dire que nous avons inventé le « Fantasy Game ». L’interaction entre le terrain de sport et le jeu existe depuis bien longtemps. Nous avons simplement créé un jeu qui était en parfait accord avec nos règles, notre ton. Le système de confrontation en un-contre-un, les enchères, les bonus de jeu etc. est assez inédit en Europe à notre connaissance. Nous avons juste « twisté » le Fantasy Game comme on le connait avec notre touche personnelle.
Le Fantasy Game en France : un concept peu développé ?
Le Fantasy Game est un concept qui cartonne dans le monde. Cependant, en France, la ligue de foot a essayé, tout comme Yahoo, Eurosport, l’Équipe également, mais cela avait plus ou moins bien pris sur le territoire. Mais lors du lancement de Mon Petit Gazon, on a remarqué un certain engouement des utilisateurs, qui ont commencé à être de plus en plus nombreux. C’est là que l’on a compris que MPG décollait plus facilement que le reste des propositions précédentes. En moyenne, nous comptons environ 1 millions d’utilisateurs par saison, et nous en sommes plus que ravis.
Allier le réel et le virtuel : comme ça fonctionne ?
Nous travaillons avec des fournisseurs de statistiques. Ce sont des équipes qui regardent chaque match et qui vont retranscrire ce qui se passe sur le terrain. Nous achetons ces statistiques qui nous parviennent en temps réel via une API et nous les importons dans le jeu. Par exemple, pour un joueur qui va rester sur le terrain pendant les 90 minutes de jeu, nous allons recueillir entre 80 et 120 statistiques. Nous allons ensuite convertir ces statistiques brutes en une note sur 10 pour vulgariser la compréhension pour les utilisateurs.
Nous avons le même procédé avec notre seconde application, Mon Petit Prono. Nous récupérons également des statistiques issues du réel que l’on incorpore aussi dans le jeu. Une véritable mécanique de gaming finalement !
Mon Petit Prono fonctionne donc comme Mon Petit Gazon ?
Le jeu n’est clairement pas le même, il est plus simple d’accès pour les utilisateurs. Des gens qui ne vont pas suivre le foot peuvent se laisser prendre au jeu, et c’est comme cela que nous avons réussi à avoir autant de joueurs peu de temps après son lancement, notamment pendant l’Euro. En effet, pendant les périodes comme l’Euro ou bien la Coupe du Monde, cela dépasse le cadre du sport. C’est un véritable phénomène de société qui fédère la population autour d’un événement divertissant et festif.
MPG demande plus d’expertises, il faut connaître les joueurs, les ligues… Mais néanmoins, le concept reste le même : se réunir avec des amis autour d’un jeu de football basé sur le réel et le virtuel. C’est simplement le niveau d’expertise qui diffère.
Comment avez-vous gérer l’activité durant la crise de Covid-19 ?
Quand les rencontres sportives ont pris fin, ça a été un véritable coup dur pour nous. Quand il n’y a pas de foot, il n’y a pas de Mon Petit Gazon. On a vécu une période un peu compliquée, mais on a su rebondir. Nous avons eu l’idée de simuler les matchs de championnat de France grâce au jeu FIFA, et on importait les résultats dans le jeu pour faire perdurer l’activité et fédérer les utilisateurs autour d’un loisir commun, malgré l’éloignement causé par le confinement.
Une fois que le sport a repris, malgré les couvre-feux et malgré les huit clos, cela a permis de créer du lien social. On a d’ailleurs reçu pas mal de mails assez touchants de remerciement pour avoir apporté un peu de joie dans cette période sombre. Comme quoi, ce n’est pas parce que l’on est connecté au virtuel que l’on est déconnecté du réel !