Le taux d’absentéisme au travail a connu un bond de plus 33% en France. Mais quelles sont les raisons de ce phénomène ? Quels accompagnements existent pour pallier la souffrance des salariés ? Réponses avec Aurélien Herquel, fondateur du label Hu-Man.
Pour quelles raisons les entreprises font face à un absentéisme grandissant ?
Aurélien Herquel : Pour rappel, le nombre de salariés qui s’est vu prescrire un arrêt de travail long, c’est-à-dire supérieurs à 30 jours, a augmenté de +33 % par rapport à 2019. D’aucuns blâment le Covid, mais l’épidémie n’a fait qu’accélérer une tendance installée depuis près de 20 ans : la perte de sens dans le travail.
Nous avons un gouvernement qui investit des milliards dans la digitalisation, l’apprentissage ou encore la transition énergétique, pourtant le premier facteur de compétitivité pour les entreprises françaises est la baisse du taux d’absentéisme et du taux de rotation. On l’oublie souvent mais la plus grande richesse d’une entreprise est d’abord son capital humain.
Comment une entreprise peut-elle mobiliser efficacement son capital humain ?
A l’heure où toutes les entreprises mettent en avant leur stratégie RSE, on se rend compte que celles-ci reposent plus sur l’écologie que sur le capital humain. Et je ne parle pas de toutes ces idées de bonheur au travail, ou d’entreprise libérée qui relèvent plus de techniques de communication que d’une réelle volonté des dirigeants de rendre heureux leurs employés. Pourtant, il ne faut pas oublier que l’employé est le meilleur ambassadeur de son entreprise, et c’est la raison pour laquelle il est important de redéfinir le rôle du manager.
Depuis une trentaine d’années, le recrutement en France est davantage tourné sur l’expertise que sur la réelle capacité à manager, pourtant l’équilibre des deux est fondamental pour l’entreprise. Mais pour cela, il faut une méthodologie efficace et pertinente.
Quelle méthodologie mettre en place ?
Aujourd’hui de nombreux labels RH du type « Great place to work » émergent dans le paysage des entreprises Françaises. Or, ceux-ci manquent souvent d’objectivité car financés par l’entreprise elle-même. C’est la raison pour laquelle j’ai créé la méthodologie Hu-man qui repose sur 3 piliers : la cohésion sociale, la parité et l’inclusion des personnes sans diplôme et qui s’articulent à travers 10 principes. L’entreprise en choisit 5 qu’elle met en application à l’aune d’une durée déterminée en amont. A l’issue de cette période, un audit externe valide si les principes ont été suivis ou non.