« J’aime faire le bilan et me demander : qu’ai-je accompli ? Quelles erreurs ai-je commises ? Et pour quelles raisons ?  » Laila Mamou, DG déléguée de Sofinco  

« J’aime faire le bilan et me demander : qu’ai-je accompli ? Quelles erreurs ai-je commises ? Et pour quelles raisons ?  » Laila Mamou, DG déléguée de Sofinco  

Publié le 20 septembre 2021

Après un an en tant que directrice adjointe de Sofinco, Laila Mamou est nommée à la tête de l’organisme de crédit à la consommation. Portrait. 

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Rien ne prédestinait cette marocaine, qui avait d’abord pour ambition d’ouvrir sa propre salle de danse, à devenir directrice générale déléguée de Sofinco. Mais pour Laila Mamou, dans le sport comme dans la banque, tout est question de collectif et de travail. Ce n’est donc pas par hasard si elle fait partie des premières femmes à briser le plafond de verre qui existe dans la banque au Maroc en prenant en 2004 la tête de Wafasalaf, une filiale de CACF et de la première banque marocaine, avant d’en faire le leader du crédit à la consommation dans le pays.

Tout commence en 1988, lorsqu’elle rejoint l’entreprise en tant que chargée de gestion. Curieuse de connaître tous les rouages d’un marché complexe et soumis à de très fortes évolutions, elle occupe différents postes au sein de l’organisme de financement. Plus que ça, elle est chargée de superviser de gros chantiers tels que l’informatisation et la digitalisation des processus.

Une mission qui la mènera à la tête du développement commercial où elle décide à nouveau de mettre en place un nouveau plan stratégique. « C’est la capacité à se remettre en question et à innover qui maintient une entreprise en vie. Pour ma part, je mène de nouveaux plans stratégiques tous les 3 ans car je pense que ces moments d’humilité sont importants pour faire évoluer une entreprise. » confie Laila Mamou.

Un leitmotiv qu’elle applique également dans son quotidien « je ne me repose jamais sur mes acquis, j’aime faire le bilan et me demander : qu’est-ce qu’ai-je accompli ? Comment consolider mes acquis et bonnes pratiques ? Quelles erreurs ai-je commises ? Et pour quelles raisons ? » explique cette dernière. C’est ce qui la conduira à lancer et développer le crédit à la consommation en Tunisie, au Sénégal ou encore en Côte d’Ivoire.

Produit de la méritocratie 

 C’est au Maroc, que la cadette de la famille de sept enfants grandit auprès de parents aimants mais exigeants « ils ont transféré sur nous toutes les frustrations de ne pas être allés à l’école, faire des études était donc non négociable. Dans cet environnement, le travail n’était pas un moyen de s’enrichir, mais avant tout une valeur » raconte Laila Mamou. Le baccalauréat en poche, elle s’envole pour Aix en Provence, où elle obtient un DUT puis une maîtrise en gestion des entreprises avant de passer un DESS à Caen.

En parallèle de ses études, elle se découvre une passion pour la culture française et ses subtilités « je ne suis pas seulement francophone mais aussi francophile » aime-t-elle rappeler. C’est donc tout naturellement qu’elle accepte en 2020, après deux années à la tête des filiales européennes du Crédit Agricole, la proposition du groupe de rejoindre Sofinco en tant que directrice adjointe en charge du développement.

« C’est une réelle fierté d’être à la tête d’une maison qui innove depuis plus de 70 ans maintenant. C’est aussi une responsabilité de se dire que l’on dirige l’un des principaux acteurs de l’emploi en France ». Une responsabilité qu’elle porte même dans ses engagements personnels.

L’engagement comme leitmotiv

 Même si la mise en place de la stratégie RSE de Sofinco fait partie de sa feuille de route, son combat pour l’insertion et l’emploi des jeunes font partie intégrante de sa vie « C’est vital pour moi, je ne pourrais jamais me dire que mon seul travail consiste à être à la tête d’une équipe. J’ai besoin que mes actions aient un impact social et sociétal. De plus, j’ai la chance de travailler dans une entreprise qui me permet de dédier une partie de mon temps à des causes qui me tiennent à cœur. » C’est la raison pour laquelle, elle dirige depuis 5 ans maintenant l’ONG IInjaz al Maghrib, reconnue d’utilité́ publique pour la sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat. Un combat qu’elle poursuit dans l’hexagone à travers des actions de mécénat de compétence auprès de jeunes en difficulté à Roubaix ou Massy. « Ce sont des causes qui me tiennent à cœur et dans lesquelles je souhaiterais m’impliquer davantage. Ce qui est rassurant, c’est de me dire que mon entreprise est en adéquation avec cet état d’esprit. De belles choses sont à venir ».

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