Depuis le début de la crise sanitaire, les conditions pour accéder à un prêt bancaire pour l’achat d’un logement sont de plus en plus strictes. La rentrée aura été le théâtre d’un nouveau tour de vis, laissant sur le carreau les jeunes et les moins aisés.
C’était une des conséquences sociétales majeures du confinement : les Français ont rapidement eu envie de revoir leur plan et d’acheter plus grand, plus loin, plus au vert… En clair, ils ont eu besoin de changer de logement. Mais pour ce faire, faut-il encore que les banques suivent leur projet avec un financement. Et depuis l’automne, ces dernières ont donné un coup de vis qui balaye le rêve immobilier de nombreux primo accédants.
Des taux de refus qui bondissent
À l’origine de ce durcissement se trouve le Haut Conseil à la Stabilité Financière. L’instance recommande en effet de durcir les critères d’accession aux prêts face à la situation économique et la crise sanitaire, rapportait Le Figaro il y a quelques semaines.
Concrètement, les crédits ne sont plus délivrés lorsque la mensualité de remboursement dépasse le tiers des revenus nets de l’emprunteur, sur 25 ans au maximum. Le montant minimum d’apport personnel est aussi revu à la hausse pour atteindre 10 % du prix d’achat. Des mesures qui excluent de nombreux prétendants à un prêt. Toujours selon Le Figaro, en un an, le taux de refus est passé de 5 à 10 % chez Vousfinancer et de 10 à 15 % chez Cafpi.
De moins en moins d’achats pour un premier logement
La conséquence de cette batterie de mesure est claire : le nombre de Français ayant un projet d’achat pour leur premier logement ne cesse de diminuer (35 % contre 42 % en février 2020). C’est ce que confirme un sondage BVA réalisé le 30 novembre 2020. Selon cette étude, les jeunes et les personnes au revenus mensuels inférieurs à 2 500 euros sont les plus touchés.
D’un autre côté, le changement de logement (c’est-à-dire la vente de son logement actuel pour en acheter un autre) est logiquement en hausse (+ 5 points par rapport à août 2020). C’est aussi le cas pour l’achat dans le but de louer qui bondit de 5 points également depuis août 2020. Ce sont donc les plus aisés et installés qui peuvent espérer concrétiser leur projet immobilier. Pour les autres, il faudra, avec de la chance, attendre le passage de cette crise.