Jeudi 27 août, l’Élysée a communiqué la décision d’Emmanuel Macron de suspendre la pratique de la chasse à la glu pour cette année, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne. Une décision prise à la suite d’une rencontre, mercredi, entre le chef de l’État, Willy Schraen, Président de la Fédération nationale des chasseurs, et Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique.
La chasse à la glu consiste à fixer sur les branches des arbres des baguettes couvertes de colle, nommées gluaux. Les merles et les grives en se posant sur ces branches s’y retrouvent englués, piégés. Ils sont ensuite décollés et mis en cage pour servir d’appâts. Par leurs cris, ils appellent d’autres oiseaux qui seront, eux, tirés par les chasseurs. Les oiseaux appelants, qui servent d’appâts, sont nettoyés et relâchés à la fin de la saison de chasse.
Les associations de protection des oiseaux dénoncent cette pratique qu’elles considèrent cruelle et néfaste pour la santé des oiseaux capturés. Pourquoi ? Selon un rapport du Centre national d’information toxicologique vétérinaires, les oiseaux capturés à la glu subissent de nombreuses lésions. La contamination due à la colle et aux solvants, utilisés pour les nettoyer, peuvent également avoir des conséquences sur la survie des oiseaux. La Ligue de Protection des Oiseaux met également en avant le risque que représente cette méthode pour d’autres espèces que celles visées. Des rouges-gorges, des mésanges, parfois des rapaces peuvent se retrouver piégés.
La suspension de cette pratique controversée ne semble pas convaincre. D’un côté, elle provoque la colère des chasseurs, tandis que les défenseurs des oiseaux ne l’identifient pas encore comme un véritable tournant dans le quinquennat.