Alors que le nombre de cas de covid-19 se multiplie partout dans le monde. Certains pays arrivent malgré tout à ralentir la propagation de l’épidémie. Dépistage massif, traçage téléphonique, distribution de masques à la population… État des lieux des pratiques qui ont changé la donne.
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Face au caractère inédit de la pandémie de coronavirus, certains pays peinent à établir des stratégies efficaces pour endiguer sa propagation. Ressources à disposition, système juridique, préparation… De nombreux facteurs influent sur la gestion de cette crise qui laisse cependant entrevoir les failles systémiques de nombreux pays. En effet, pendant que des pays comme la France ou l’Italie déplorent plusieurs dizaines de milliers de cas infectés et plusieurs milliers de morts, des pays limitrophes au berceau de l’épidémie ont réussi à ralentir sa propagation.
Hong Kong : bracelet électronique pour les nouveaux arrivants
Après une première vague d’épidémie endiguée par un confinement de la population après le nouvel an chinois, l‘ancienne colonie anglaise enregistre une augmentation des personnes infectées due à des « cas importés » selon le South China Morning Post. Elle compte aujourd’hui 845 cas pour 4 morts. Après la fermeture des bars et restaurant à Hong Kong, la limitation du nombre contamination passe à travers un contrôle strict des nouvelles arrivées dans le pays et une obligation de confinement de 15 jours.
Maud, expatriée dans l’ancienne colonie anglaise, raconte son retour de Paris ce 1er avril « Dès mon arrivée à Hong Kong, avant même d’arriver à l’immigration, des employés dédiés nous attendaient pour nous expliquer la marche à suivre et prendre nos informations. Ils nous ont remis des bracelets électroniques à activer dès l’arrivée dans le logement et aidé à télécharger l’application dédiée. Après avoir donné toutes mes informations comme mon adresse et numéro de téléphone, ils m’ont donné un test de dépistage à faire chez moi ou dans le parc des expositions à côté de l’aéroport, et aménagé à cet effet. Le résultat du dépistage est envoyé sous 3 jours. »
Elle poursuit « Il fallait que j’active l’application grâce au numéro inscrit sur le bracelet dès mon arrivée chez moi. Les autorités sanitaires peuvent désormais me surveiller grâce à mon Bluetooth ou ma caméra ».
Singapour : surveillance accrue
Dans la cité insulaire, qui récence plus de 1189 personnes infectées et 6 morts, le traçage par Bluetooth a été l’une des principales mesures pour limiter la propagation de l’épidémie. L’application gouvernementale Trace Together permet par exemple de prévenir une personne si elle a été en contact proche avec un contaminé. En associant un identifiant unique à chaque smartphone sur lequel elle est installée, l’application enregistre ensuite tous les identifiants associés aux smartphones détectés par Bluetooth dans un périmètre de deux mètres pendant une durée d’au moins 30 minutes.
Ainsi, lorsqu’une personne s’identifie comme porteuse du virus, tous les smartphones détectés lors des 14 derniers jours peuvent alors recevoir une alerte. « Chaque personne infectée doit également répondre à un questionnaire sur les lieux où elle s’est rendue, les personnes fréquentées au cours de cette période » explique Chloé, expatriée à Singapour. Même si le doute pèse sur le cas d’une personne, les autorités sanitaires ne prennent aucun risque : chaque personne ayant côtoyé une personne porteuse du virus doit rester à son domicile durant 14 jours. « Nous devons aussi fournir notre adresse et numéro de téléphone à chaque endroit que nous fréquentons » raconte la Française.
Si ces mesures ne sont pas respectées, l’amende peut atteindre les 10 000 dollars singapouriens et la peine encourue est de 6 mois. La cité État a aussi annoncé l’interdiction de se tenir à moins d’un mètre d’autrui, hormis dans les habitations.
Corée du Sud, prévention et traçage téléphonique
Le dépistage massif est une des mesures clés du pays pour contrôler l’épidémie de Covid-19. Ainsi plus de 200 000 personnes sont testées chaque jour. Les personnes mise en quarantaine sont contactées plusieurs fois par jour pour suivre leur état et pour les personnes infectées, le contrôle se fait même par téléphone ou carte bancaire. Plus radicale encore, le gouvernement informe les personnes aux alentours de la présence et de la géolocalisation d’un malade. La prévention n’est pas en reste, le pays a annoncé qu’il allait distribuer 3,5 millions de masques aux travailleurs les plus exposés au coronavirus, ainsi qu’aux travailleurs étrangers sur son territoire
Allemagne, dépistage pour tous
Avec un taux de mortalité bien plus faible que ses voisins Européens, l’Allemagne fait également figure d’exemple. Dès le premier cas avéré en Bavière, à la mi-janvier, une politique massive de dépistage a été mise en place. L’objectif ? Isoler les malades le plus vite possible. Selon France Info, chaque semaine, entre 300 000 et 500 000 personnes sont testées en Allemagne. Et un document du ministère de l’Intérieur, révélé le week-end dernier par plusieurs médias. Prescrit une stratégie de 200 000 tests par jour.
Selon le même article, l’Allemagne fait également partie des Etats les mieux dotés de l’OCDE en lits pour « soins aigus ». C’est-à-dire les lits d’hôpitaux régulièrement entretenus et dotés de personnel (hors psychiatrie et soins de longue durée). Le système allemand possède 6,02 lits pour 1 000 habitants. Mieux encore, l’Allemagne finalise une application qui stockerait pendant une quinzaine de jours, sans géolocalisation et en garantissant la protection des données, les interactions via le Bluetooth. Elle permettra de prévenir via une notification tous ceux susceptibles d’avoir été contaminés. A noter que seuls ceux qui l’auraient téléchargé recevraient l’avertissement. Qu’ils ont pu être infectés par un malade dont l’anonymat sera préservé.