Stress, manque de moyen, peur de tomber malade… Une interne en psychiatrie dans la région Grand-Est nous raconte son quotidien aussi éreintant physiquement que psychologiquement. Témoignage.
« Les infirmiers et les médecins sont obligés de choisir les patients qu’ils réaniment. » Cette réalité, c’est celle que vit le personnel médical en ce moment. Interne en psychiatrie dans un hôpital de Strasbourg, une soignante nous a confié son quotidien bouleversé par l’épidémie de coronavirus. « Il y a une vraie réorganisation du système de soin que l’on propose en psychiatrie. Il y a une unité qui est en train de se créer pour accueillir des patients atteints de coronavirus en phase de stabilisation. De notre côté, on ne peut plus proposer tout le suivi extra-hospitalier aux patients. Et cela va forcément avoir des répercussions sur leur état de stabilité », regrette-elle.
Particulièrement touchée par l’épidémie, la région Grand-Est et son personnel soignant encaissent de plein fouet la violence du virus. « Je ressens une pression de toute part, témoigne notre interne en psychiatrie. Et c’est encore pire pour mes collègues en première ligne. On leur demande de venir travailler même s’ils ont des symptômes ».
Deux médecins décédés des suites du virus dans le Grand-Est
Face à cette situation, le personnel soignant travaille avec la boule au ventre. « J’appréhende un petit peu c’est sûr, surtout que chaque jour qui passe il y a des nouvelles informations, des nouvelles recommandations, des nouveaux cas dans l’hôpital, des situations de plus en plus critiques… Mais de toute façon, je n’ai pas d’autre choix que d’y aller, même si je suis peut-être amenée à contracter le coronavirus », raconte cette interne anonyme.
Dans la région Grand-Est, au moins 2 000 personnes ont été hospitalisées et 217 sont décédées des suites du Covid-19. Parmi eux, deux médecins. Un généraliste et un gynécologue.
L’intégralité de ce témoignage est à retrouver sur notre podcast Quarantaine sur SoundCloud.
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