En lançant le Hacking de l’Hôtel de Ville, en mai 2015, Loïc Dosseur a un objectif : célébrer Paris en tant que place majeure de l’innovation. Cinq éditions plus tard, on peut dire que le co-directeur général de l’incubateur Paris&Co a réussi sa mission. Pour son sixième épisode, qui se déroule ce vendredi 6 mars, le Hacking de l’Hôtel de Ville rassemble 3 500 start-up et acteurs de l’écosystème. La clé du succès ? Une constante remise en question.
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Comment est née l’idée de créer ce Hacking de l’Hôtel de Ville ?
Tout a commencé en 2014 après un échange avec la maire de Paris nouvellement élue Anne Hidalgo. Nous voulions créer un moment fort de lien entre l’acteur public et l’écosystème start-up. À ce moment-là, Paris était redevenue une place majeure dans le monde de l’innovation et nous avions envie de fêter cela tout en créant une séquence utile aux entrepreneurs et aux acteurs publics. L’idée était un peu de prendre les clés de l’Hôtel de Ville pour que les start-up et les institutionnels puissent l’envahir. Et ça a très vite marché : lors de la première édition en mai 2015, il y avait 350 personnes. Pour la 6e édition de 2020, on en attend 3 500 !
Quel était l’objectif de Paris&Co en lançant ce projet il y a 5 ans ?
Il n’y avait pas un objectif, mais trois. Favoriser la création d’emploi par l’innovation, faire émerger des entreprises et les faire atteindre une situation stable, et enfin sensibiliser et diffuser l’innovation. Au-delà de ça, le Hacking de l’Hôtel de Ville a aussi une fonction : ouvrir un peu l’horizon des start-up parisiennes. Il faut l’avouer, cet univers est très fermé, très homogène. Notre volonté est de s’assurer que l’innovation ne reste pas aux mains d’un petit corps social, mais soit au service de la société globale.
« Être une start-up, ce n’est pas une finalité, c’est un mode de développement basé sur une croissance rapide. »
Le rôle du Hacking de l’Hôtel de Ville, au-delà du networking, c’est donc de donner du sens aux start-up ?
Tout à fait. Nous avons beaucoup grandi depuis six ans et notre mission a beaucoup évolué. La finalité de notre agence n’est plus juste d’accompagner le lancement des start-up, c’est aussi de se demander quel va être leur rôle. Et nous ne sommes pas les seuls à avoir grandis. Les comportements des entrepreneurs et des politiques ont aussi changé. Il y a un glissement global vers plus de maturité et nous en faisons partie.
La « start-up nation », comme l’appelle notre président, est-elle devenue has-been ?
Il y a un effet d’agacement face à cette « start-up nation ». Les gens ont cette vision caricaturale de la start-up anglo-saxonne qui veut de la croissance peu importe les conséquences et qui ne se soucie pas de l’humain, pas de l’environnement… Du coup, toutes les jeunes entreprises sont stigmatisées. Ce qui est clair, c’est qu’il faut sortir de cette adoration de la start-up. Être une start-up, ce n’est pas une finalité, c’est un mode de développement basé sur une croissance rapide. Ce n’est pas durable dans le temps.
Quelles sont les nouveautés de cette 6e édition du Hacking de l’Hôtel de ville ?
La particularité de notre événement, c’est que nous ne faisons pas la promotion de personnalités. Nous n’avons pas de speakers internationaux ou de guest stars… Notre signature, c’est que nous proposons un événement horizontal. Nous mettons au cœur de notre dispositif nos entrepreneurs, ce sont eux les stars. Il n’y a pas un sachant et des écoutants. Je sais que l’événement est un succès quand je croise un entrepreneur et qu’il me montre une collection de cartes de visite avec le sourire. Notre but, c’est ça : optimiser des belles rencontres.