Vous êtes créateur d’entreprise ou vous souhaitez développer votre activité, sans faire faire appel à un prêt bancaire, ou en complément d’autres modes de financement. Pensez crowdfunding. On vous explique de quoi il retourne, avec l’éclairage de Georges Viglietti, co-fondateur de Sowefund.
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Né dans le monde associatif, le crowdfunding est devenu en peu de temps une source de financement très répandue dans l’univers startup. Alternatif ou complémentaire aux mécanismes de levée de fonds plus traditionnels (Business Angels, Capitaux-risqueurs, Institutionnels), ce « financement par la foule » a en effet un gros atout dans sa manche : il permet à de jeunes entrepreneurs de collecter de faibles montants auprès d’un large public et de réunir, grâce à cet effet de foule, des sommes pouvant atteindre des niveaux significatifs. De quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros, voire plus pour certaines startups à fort potentiel de croissance.
De leur côté, les particuliers investisseurs à la recherche de solutions de placements ou de soutien à l’économie réelle sont attirés par la possibilité de choisir nommément les projets qu’ils veulent aider à financer. « Ils peuvent décider où va leur argent précisément« , confirme Georges Viglietti, co-fondateur de Sowefund, plateforme de crowdequity pour startups innovantes.
Pour faciliter les interactions entre porteurs de projets et communautés d’investisseurs, des plateformes web de crowdfunding se chargent de jouer les « go-between ». Il en existe plusieurs dizaines en France. Mais si elles ont des points communs, toutes n’ont pas la même vocation, précise Georges Viglietti :
« Elles partagent cette capacité réglementée à lever du financement participatif et se placent comme facilitatrices pour dynamiser la collecte, via la présentation des projets, par exemple. Là où elles vont différer, c’est sur leur positionnement (ndlr, généraliste ou spécialiste, locale, nationale ou internationale), la nature du financement, les segments de marché adressés et le niveau de conseil et de service apporté. En particulier sur tous les volets de la levée de fonds : aspects juridiques, gestion des investisseurs, etc ».
Ce à quoi on serait tenté d’ajouter que toutes ne présentent pas les mêmes garanties de sérieux. Si vous recherchez des fonds pour financer l’amorçage ou le développement de votre projet, tournez-vous vers un tiers de confiance solide. Parmi les bons réflexes, contrôlez auprès de l’ORIAS (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance) les habilitations de tel ou tel acteur. Consultez les mentions légales figurant sur leur site web. Faites une petite enquête de réputation. Benchmarkez l’ergonomie utilisateur (un site mal fait peut être un frein) et les fonctionnalités back office proposées par la plateforme. L’équipe a sa tête vous semble-t-elle pro ? Vérifiez le nombre de projets réussis et les montants levés par société via la plateforme. Et n’hésitez pas à demander des chiffres.
Vers quelle plateforme se tourner ?
Selon la nature du financement, vous avez le choix entre trois grandes catégories de plateformes :
Les plateformes de dons (crowdgiving) :
Il peut s’agir de dons sans ou avec contrepartie. Dans le second cas, l’investisseur reçoit un cadeau en échange de sa contribution, souvent en lien avec le projet. Ces plateformes, orientées BtoC, adressent plus volontiers les projets créatifs, citoyens ou solidaires visant à lever quelques milliers d’euros. « La formule du don peut permettre à un jeune entrepreneur de finir sa R&D ou de lancer sa production en bénéficiant d’une avance sur chiffre d’affaires. C’est aussi un test de marché riche d’enseignements « , analyse Georges Viglietti.
Montant moyen collecté par projet : Entre 3 000 et 5 000 €*
Les plateformes de prêts (crowdlending) :
Avec le financement participatif par prêt, un prêteur met à disposition de l’entrepreneur une somme d’argent que celui-ci s’engage à rembourser, avec ou sans intérêts. Par ce levier, les emprunteurs peuvent accéder rapidement à du financement, mais selon Georges Viglietti, il serait plutôt réservé aux startups ayant déjà un peu d’antériorité (3 ou 4 ans) et à même de prouver leur capacité d’endettement : « Les données financières et la situation économique de l’entreprise sont passées au crible par la plateforme. Il faut pouvoir faire état de fonds propres positifs et d’une situation saine. C’est par définition difficile pour celles en early stage ».
Montant moyen collecté par projet : entre 1 000 et 200 000 €*
Les plateformes d’investissement (crowdequity) :
Ici, le financeur souscrit des titres financiers. Il devient donc actionnaire de l’entreprise. A ce titre, il est rémunéré sous forme de dividendes ou de plus-values réalisées lors de la cession des titres. En contrepartie, l’entrepreneur accepte de diluer son capital et donc de céder une part de son pouvoir de décision. Destiné à des startups plus ou moins mâtures, le crowdequity permet de lever des sommes généralement supérieures aux autres formes de crowdfunding.
Autre avantage majeur selon Georges Viglietti, la démarche peut aussi s’inscrire dans une logique de co-investissement, avec effet de levier pour attirer des fonds institutionnels : « Si vous avez besoin d’un million d’euros, vous pouvez, par exemple, en lever la moitié via la plateforme de crowdequity, puis vous tourner vers un Business Angel ou un Capital-risqueur pour compléter le tour de table. En ne partant pas d’une feuille blanche, votre projet est crédibilisé et votre capacité de négociation singulièrement renforcée ».
Montant moyen collecté par projet : entre 40 000 et 500 000 €*.
Cela ne marchera pas sans vous
Le choix de la plateforme sera sans doute déterminant dans la réussite de votre levée de fonds. Sélectionnez-la en cohérence avec votre projet. Mais, faut-il le rappeler, seule, elle ne fera pas de miracle. Une opération de crowdfunding va nécessiter du temps, de l’implication et une grande réactivité de votre part pour renseigner et convaincre les investisseurs. Même épaulé par une plateforme, c’est vous qui êtes à la barre. Il vous appartiendra de mobiliser vos communautés. Vos proches, les relais d’influence, le grand public – et de créer de la viralité, notamment via les réseaux sociaux. Bref, de bien marketer votre projet.
* Source : BPI France Création.
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