Le business plan est une affaire à prendre au sérieux ! A ce sujet, Vincent Redrado, président de Digital Native Group et membre de l’association Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs (Moovjee), partage avec nous ces tips pour éviter tout écueil.
Vous aimerez aussi
Gonfler les chiffres
N’y pensez même pas ! Il n’y a pas deux business plans : celui qui fait rêver (qu’on souhaite vendre), et celui fondé sur le réel. Inutile de s’enflammer sur le papier car si vos hypothèses ne se réalisent pas, c’est votre business qui va en pâtir. L’exemple-type c’est avoir un taux de conversion de 2 % (par exemple), mais écrire que l’an prochain il sera de 3 %. Cette hypothèse n’est pas fondée ! Partez des chiffres à l’instant T, en espérant qu’ils s’améliorent, mais pas en imaginant que ce sera automatique.
Oublier les coûts fixes
Faire de la surcroissance en termes de CA sans la lier à une évolution des coûts fixes (recrutements par exemple) suffisamment forte. Les investisseurs observent des métrics assez simples, comme la croissance année après année, mais surtout, les ratios de coûts fixes justement ! Pensez d’ailleurs à noter les pourcentages du ratio que représente chaque entrée (marketing, RH, locaux, etc.), par rapport au CA. L’investisseur ne prendra pas le temps de le faire pour vous !
Détailler ses hypothèses
Le BP doit raconter l’histoire de votre société. Consacrez donc plusieurs chapitres à votre histoire. Ne vous contentez pas de la 4e de couverture ! Concrètement, une page Excel avec les chiffres globaux ne suffit pas. Un document avec une dizaine d’onglets où toutes les hypothèses, le fonctionnement du business model, les RH, etc., sont indiqués, a plus de valeur aux yeux des investisseurs potentiels. Ainsi détaillées, les hypothèses permettent de comprendre l’évolution attendue de l’entreprise.
Négliger le buffer (tampon)
C’est un peu la case « au cas où ». Pensez à mettre de côté 10 à 20 % de votre budget et faites comme si cet argent n’existait pas. D’une part, cela évitera les découverts à la fin du mois, d’autre part, si besoin de trésorerie (urgence, opportunité business, objectifs non tenus…), ce bas de laine constitue un sas de sécurité. Peut-être n’en aurez-vous jamais l’utilité, mais au moins il est là !
Sacraliser le business plan
N’oubliez pas que la réalité ne rejoint jamais les prévisions d’un business plan. C’est ce qu’on appelle le concept d’effectuation : on ne peut pas prévoir l’incertitude. Avancer en fonction des ressources à disposition (démarche effectuale) et non des objectifs (démarche courante) est très différent. C’est « qu’est-ce que je peux faire avec ce que j’ai ? » contre « quelles sont les ressources financières dont j’ai besoin pour atteindre mes prévisions ? ». Ainsi, le business plan doit être utilisé en en connaissant bien les limites !
Lire également sur le site bpifrance-création.fr :
« 5 conseils pour réussir votre business plan »
« Business model et business plan : quelle différence ? »
« Quelle méthode adopter pour fixer mon chiffre d’affaires ? »
« Outil de business plan en ligne »