Vous jugez les carnets de note et autres agendas désuets, voire ringards ? Les nouveaux acteurs de la papeterie font taire les mauvaises langues avec leurs innovations. La dernière d’entre elles ? Faire du papier avec de la pierre.
Le fondateur du Papier fait de la Résistance le reconnaît : il est la victime consentante du ‘tout connecté’. Mais en dépit de cette addiction généralisée à l’internet, Nicolas Guillemot prend le parti de lancer une marque de papeterie en 2013. Pour se démarquer de la concurrence, le Lyonnais mise sur une offre haut de gamme et une fabrication européenne.
C’est à Barcelone qu’il trouve son imprimeur. Avec ce professionnel catalan, qui détient d’ailleurs le plus grand musée d’Arts Graphiques espagnol, le jeune entrepreneur français lance des carnets dont les propriétés séduisent rapidement les particuliers comme les professionnels en quête de cadeaux pour leurs clients ou pour la presse. Ainsi, des maisons telles que Chanel, Kenzo, Pinterest ou Kiehl’s ont personnalisé des carnets de notes Le Papier fait de la Résistance.
Le label réussit à se démarquer grâce aux spécificités de ses articles : entre une feuille intercalaire intégrée pour tracer des lignes à notre guise, une couverture très résistante, une poche à soufflet idéal pour glisser des cartes de visites, une pagination à rebours pour connaître la place qu’il nous reste, ainsi que des pages prédécoupées pour les ôter facilement sans courir le risque de les déchirer ou de fragiliser le carnet.
De la fibre végétale à la fibre minérale
Depuis février 2019, Le Papier fait de la Résistance pousse la porte de l’innovation. Fini les arbres coupés pour les transformer en feuilles de papier ! La marque conçoit certains de ses carnets à partir de poudre de pierre et non plus de cellulose.
Si la couverture est en viscose, le papier, lui, est 100% minéral. Sa composition ? 75 à 80% de carbonate de calcium (c’est-à-dire de pierres concassées, que ce soit de la craie, du marbre ou du plâtre par exemple) et 20 à 25 % de polyéthylène (PHED), une résine non toxique.
Une production plus écologique pour des carnets tout terrain
Le gain est d’abord celui d’une fabrication plus responsable que celle du papier dit traditionnel, même si l’extraction de la pierre n’est en soi pas écologique. Le Papier fait de la Résistance dit utiliser moitié moins d’eau pour sa production qu’un carnet classique.
Sur le papier, les avantages sont nombreux : ce matériau « est sans cellulose (= 0 arbre coupé !), sans eau (0 litre d’eau utilisé dans sa composition !), sans chlore (= 0 produit chimique reversé dans la nature !) et sans PVC (= 0 plastique rejeté́ !) », détaille le label.
Quant à l’argument du recyclage une fois un carnet achevé, il est à relativiser, car le PHED ne se dégrade pas.
Il n’empêche : entre des feuilles waterproof et quasiment indéchirables, les avantages sont réels pour les utilisateurs des carnets.
De Taiwan à nos campagnes, une invention qui a globe-trotté
Le Papier fait de la Résistance n’a pas l’exclusivité de ce papier nouvelle génération en poudre de pierre. Son invention revient à Lung Weng Technology, une entreprise taïwanaise.
Depuis, d’autres fabricants ont importé le concept jusqu’en Europe. Parmi elles, EmanaGreen, ViaStone ou RockStock notamment. Des producteurs qui, à leur tour, diffusent ces feuilles auprès de marques de papeterie, du Breton Armen Paper au Lyonnais Le Papier fait de la Résistance qui vient d’ailleurs d’ouvrir son 2e showroom dans la capitale des Gaules.