À l’heure où le bio se consomme partout – dans nos assiettes ou encore dans notre salle de bain – pourquoi ne pourrait-on pas aussi choisir de s’alimenter avec du gaz respectueux de l’environnement ? Avec ilek, il est désormais possible de préférer un gaz vert qui provient tout droit… du lisier de nos vaches françaises !
La transition écologique est au cœur de tous les débats. Pourtant, on continue de se chauffer et de remplir nos voitures avec des carburants fossiles polluants. Se pose alors la question d’une énergie plus propre ; à laquelle ilek semble avoir la réponse. En effet, la startup toulousaine, lancée en 2014, commercialise désormais la première offre de gaz bio « made in France ».
« Si les Français attendent de la transparence pour les produits alimentaires et cosmétiques, pourquoi ne pas apporter de la traçabilité dans l’électricité et le gaz ? », se demande, à juste titre, Julien Chardon, PDG et fondateur d’ilek.
Favoriser la proximité
Tout commence à la fin 2016, lorsque l’entreprise lance sa plateforme d’énergie collaborative. L’électricité, 100% d’origine renouvelable et locale, est émise par des producteurs indépendants. Elle est directement proposée aux consommateurs, soucieux de leur impact environnemental. Deux ans plus tard, Julien Chardon décide de « faire évoluer ilek de fournisseur d’électricité verte à premier fournisseur d’énergies 100% vertes pour l’électricité et le gaz ». En favorisant les circuits courts, la startup permet aux Français (particuliers et TPE/PME) de « choisir l’origine de leur énergie ». Et donc, de redevenir maîtres de leur consommation.
D’après Julien Chaudron, « il était évident de proposer sur le marché français un gaz français. Surtout quand on sait que l’intégralité des fournisseurs en France valorisent exclusivement un gaz importé » (depuis l’Écosse, les Pays-Bas, la Russie ou encore l’Algérie ndlr).
Cela permet également de contrer les offres de gaz naturel et fossile. Mais aussi de mettre en avant des producteurs indépendants locaux, capables de produire et de commercialiser du gaz bio depuis leurs déchets organiques. Oui, oui, vous avez bien lu ! S’alimenter grâce au purin directement issu de la grange du coin n’est pas une blague.
Du gaz bio à partir des déchets organiques
Mais, comment fait-on du gaz vert ? En convertissant les déchets organiques en biogaz grâce au processus de méthanisation. Il suffit de récupérer les déchets d’une production laitière, par exemple, ou tout autre déchet d’origine agricole et les laisser fermenter. Une fois libéré, le biogaz est purifié pour devenir du biométhane. Il est alors injecté dans le réseau de gaz, tout simplement.
Recycler les déchets et aider les fermes françaises
Cette énergie renouvelable peut donc jouer un rôle significatif dans la transition énergétique de notre pays. En effet, elle permet de recycler les déchets dont la quantité augmente année après année. On estime qu’un Français jette en moyenne plus de 390 kilos de déchets à la poubelle par an. 152 sont d’origine organique. Cette source d’énergie inépuisable permettra ainsi de réduire l’empreinte écologique de notre société, puisqu’elle est neutre en CO2 et ne contribue ainsi pas à l’augmentation des gaz à effet de serre.
Autre avantage non négligeable, ce gaz vert est une bénédiction pour un secteur agricole français qui traverse d’importantes difficultés. En effet, « il offre aux agriculteurs et notamment aux exploitations laitières, une opportunité économique indéniable, car il représente une nouvelle source de revenus significatifs s’intégrant facilement dans leur processus de production. Un agriculteur laitier producteur de gaz qui élève 700 vaches gagnera autant de revenus liés à l’exploitation de son lait que de son lisier », précise Rémy Company, co-fondateur d’ilek.
Après avoir commencé avec un demi-millier de consommateurs concentrés dans le département de l’Ariège, ilek a étendu son offre à d’autres producteurs d’énergie situés en Île-de-France, dans le Roussillon, la Loire, les Pyrénées, en Bourgogne et sur la Côte d’Azur. La production de biogaz étant en plein essor, selon l’ADEME, elle devrait couvrir les besoins de la population française d’ici à 2050.