Booking, Trivago, La Fourchette sont autant de sites misant sur l’avis de leurs utilisateurs. Fort de ce constat, Marc Bouvrot-Parratte a fait de Bestrade le TripAdvisor des salons. Son idée ? Aider les professionnels à choisir les événements qui leur apporteront les meilleures chances de succès pour leur business.
Prononcez-le comme vous voulez ! À la française ou à l’anglo-saxonne, le sens de Bestrade reste le même. Il s’agit de sélectionner le meilleur des salons, ces fameux ‘tradeshows’ en anglais, et d’agréger des retours d’expériences sur une plateforme web. Derrière un nom de domaine qui priorise d’ailleurs le .co plutôt que le .com – « car le site se veut plus communautaire que commercial » selon son fondateur Marc Bouvrot-Parratte – se cache un système de référencement d’événements professionnels à travers le monde.
Bestrade capitalise les retours d’expériences qualifiés d’anciens participants à des manifestations (principalement des conférences et des salons B2B et grand public dans le monde entier). Le but étant d’accompagner les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activités, dans leur décision de faire tel ou tel événement. Un choix cornélien, voire une vraie gageure face au déferlement de manifestations ponctuant une année.
Le retour d’expérience pour jauger le retour sur investissement d’un événement
À l’origine du concept, Marc Bouvrot-Parratte le confirme. « Par exemple, aller dans un gros salon vitrine quand on est petit est souvent délicat pour atteindre la rentabilité. On y a forcément moins de visibilité que les grosses entreprises et cela coûte cher. » C’est sa propre expérience qui fait naître le besoin de développer Bestrade dès 2013. « Je travaillais dans la récupération d’énergie après un doctorat de physique des matériaux. J’ai créé une entreprise avec un développement international me conduisant à aller sur des salons, notamment à San Francisco et Shanghai, où le retour sur investissement fut désastreux. »
Après plusieurs expériences peu voire absolument pas concluantes pour ses affaires, Marc s’interroge. « Pourquoi il n’existait aucune solution qui permette, au même titre qu’on choisit ses vacances, son hôtel ou ses achats, de définir les salons en fonction de l’expérience et des avis de ceux qui les ont déjà faits ? » D’autant que sur internet, l’un de nos premiers réflexes est de regarder les commentaires pour se décider. L’entrepreneur en est persuadé : « L’avis de ceux qui ont déjà utilisé un service est une vraie aide à la décision et une solution de conversion. »
Une affaire de famille pour un business mondial
Pour élaborer ce qui est en passe de devenir le TripAdvisor du salon, Marc peut alors compter sur le soutien de sa famille. Une fois identifiée la problématique de base, Marc planche sur la mise au point technique de Bestrade tout en conservant un autre poste. Ses parents s’imposent très vite comme membres fondateurs de l’entreprise. « Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs ; mes parents avaient créé et vendu plusieurs sociétés. Je leur ai parlé du projet et ça les a tout de suite intéressés. (…) Ils ont donc porté l’activité le temps que j’arrive avec plus de disponibilités. » Résultat ? D’une idée germée fin 2013 et incubée dès 2014, naît Bestrade en septembre 2015. C’est en 2017 que Marc intègre définitivement l’affaire en qualité de président.
Outre les soutiens régionaux du Doubs et de la Franche-Comté, la plateforme peut aussi compter sur Bpifrance. « Bpifrance nous accompagne à chaque fois qu’on a des besoins de financements. Ils nous aident aussi lors de la consolidation de fonds propres et des opérations de haut de bilan. La Banque Publique d’Investissement d’ailleurs permis de gravir les échelons à travers des aides à l’innovation, des subventions, des avances remboursables, des prêts pour l’amorçage de l’activité », précise Marc Bouvrot-Parratte.
Fin 2017, la société s’est également rapprochée de l’UNIMEV (Union française des métiers de l’événement). Le but : optimiser ses propositions partenaires et savoir comment les inclure dans leur capitalisation d’informations en mode gagnant-gagnant. Depuis septembre 2018, Bestrade a aussi intégré le CCI Store. Fondée par les Chambres de Commerce et d’Industrie, cette nouvelle marketplace regroupe des innovations digitales conçues par et pour les entrepreneurs.
Objectif rentabilité pour 2019
Aujourd’hui, Bestrade maintient la gratuité pour les internautes en quête d’informations. La société tire ses revenus de la publicité et d’un système d’abonnement premium qui permettent aux organisateurs de mettre en avant leurs événements, de compléter leurs fiches, d’avoir un affichage avancé et de cibler leurs futurs participants, « à la façon d’un Google AdSense ou d’un Critéo », illustre son patron.
Bestrade vise la consolidation de ses fonds propres via une levée de fonds comprise entre 300 et 500 000 euros. Elle met en place des partenariats stratégiques avec des providers de solutions B2B et des annuaires d’entreprises. Le but ? Atteindre un trafic conséquent. « Nous allons pouvoir afficher plus de 8 millions de pages vues par mois, contre 100 000 actuellement », précise le chef d’entreprise. Sa volonté est aussi de déployer des solutions permettant à des exposants de pouvoir interagir avec la plateforme directement sur les sites internet de ses partenaires grâce à des modules d’intégration.
Par la voix de son président, Bestrade ambitionne de faire « de l’apport stratégique de solution, plus que du ciblage. Nous avons besoin de nous restructurer, de faire une belle opération de haut de bilan. Nous visons un bel effet de levier avec les financements de Bpifrance pour pouvoir atteindre nos objectifs. D’abord la rentabilité en 2019. À plus long terme, s’imposer comme leader mondial des plateformes sur la sélection et l’aide à la décision autour de l’événementiel. »