Formation professionnelle : quand les collaborateurs deviennent des gamers

Formation professionnelle : quand les collaborateurs deviennent des gamers

S’il existe bon nombre d’acteurs du mobile learning en France, SPARTED tire son épingle du jeu. Un succès dû  à sa solution de formation professionnelle 2.0 sociale et gamifiée. Explications avec le fondateur de la startup, Matthieu le Vavasseur.

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Apprendre n’importe où, n’importe quand, tout en s’amusant, c’est possible ! En 2014, Matthieu le Vavasseur lance SPARTED, une application de learning. Le principe est simple : permettre aux collaborateurs de terrain d’une entreprise (vendeurs, agents de services…) d’apprendre et de se former, tout en jouant. Inspiré des tops apps grand public mondiales, à l’instar de Snapchat, SPARTED « crée l’expérience la plus excitante et la plus captivante possible pour ses utilisateurs », selon son créateur Matthieu le Vavasseur.

Conçu pour les smartphones et tablettes, cet outil de learning 2.0 boxe dans la même catégorie que les éditeurs de jeu sur mobile. « L’éditeur ne cherche pas à vous faire jouer longtemps. Au contraire, il le fait de manière très courte, mais de façon la plus répétée possible. On a donc repris ces mécaniques de jeu dans un contexte de non jeu, celui de la formation professionnelle. » Et le jeune CEO d’ajouter : « On est dans une pédagogie inversée : d’abord, on reçoit une question avec laquelle on interagit, on joue, et seulement après, on est exposé à une micro connaissance. En termes d’ancrage mémoriel, on arrive à des résultats qui sont beaucoup plus forts ainsi. »

« On crée une dynamique d’apprentissage courte qui est très vertueuse »

Très concrètement, cela passe par une expérience radicalement courte et sociale, basée sur le jeu. Trois minutes chaque jour permettent au collaborateur de gagner des points et de débloquer des niveaux. Le but : e se hisser en tête des leaderboards sociaux, aux côtés de ses collègues de travail. Si, de prime abord, on peut craindre l’effet néfaste d’une telle mise en concurrence entre les salariés, le fondateur de SPARTED balaie d’un revers de la main cette défiance. « Dans les faits, les joueurs adorent ça. En fait, le comportement compétiteur ne touche que 25% des gens. Mais ici, le jeu est davantage vécu comme un ressort social excitant. Ceux qui sont en tête de classement sont ceux qui jouent le plus fréquemment. On crée une dynamique d’apprentissage courte, qui est très vertueuse. »

Si le marché du mobile learning est extrêmement bataillé, SPARTED mise sur son approche gamifiée et sociale pour faire la différence. « Ce qui compte, c’est l’impact. Toute connaissance ne vaut que le nombre de personnes qui l’acquièrent et donc on est dans une mécanique dite ‘push’ ou ‘outbound’, qui engage tout au long de l’année les différents collaborateurs, sur des contenus sélectionnés pour eux et leurs besoins spécifiques », explique Matthieu le Vavasseur.

Pensé pour l’apprenant et non pour le formateur, SPARTED a d’emblée fait la différence. Le jeu adopte une position audacieuse et disruptive qui séduit aujourd’hui des grands comptes. De LVMH, à PSA-Opel, en passant par la BNP Paribas ou Orange.

« Un contenu qui n’est pas attractif n’est pas consommé. Le savoir n’y échappe pas. »

Fort de son succès, SPARTED, qui est membre du Réseau Excellence de Bpifrance, ambitionne aujourd’hui de partir à la conquête des États-Unis. En 2018, l’entreprise qui a rejoint Bpifrance Le Hub, est sélectionnée pour la cinquième promotion d’Impact USA, conçu par Bpifrance et Business France. « Bpifrance Le Hub nous a apporté un support très riche, tant en termes de mises en relation commerciales avec des C-executives du CAC 40, que de communication, relations presse et accès à des expertises et réseaux divers », déclare Matthieu le Vavasseur.

Si les acteurs du mobile learning sont nombreux en Amérique du Nord, SPARTED entend bien miser sur la spécificité de son positionnement pour séduire les acteurs du luxe et de la cosmétique, de l’automobile ou de la finance, quatre des secteurs industriels auprès desquels SPARTED excelle. Aujourd’hui, la marque propose un produit disponible dans 34 langues, utilisé dans plus de 50 pays. Et demain ? « Dans cinq ans, on voit SPARTED comme la référence en termes d’app de learning corporate. En Europe et en Amérique du Nord, avec un début d’implantation en Asie. »

Face à l’émergence du digital learning, les ressources humaines doivent s’adapter, tout comme la formation professionnelle. Le responsable de formation est plus que jamais appelé à devenir un « learning hacker ». Il s’appuie sur toutes les capacités qu’offre la technologie, et ce dans un but unique. « Engager les collaborateurs à apprendre de manière fréquente. Pour être bon dans son métier, il faut se mettre à jour très régulièrement. C’est là où la formation corporate classique a échoué par le passé. Il faut installer de la fréquence. Pour cela, il fallait une expérience plus courte et plus attractive », constate Matthieu le Vavasseur. « Aujourd’hui, un contenu qui n’est pas attractif n’est pas consommé. Et le startuper de conclure : « Le savoir n’y échappe pas. »

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