Démocratiser la lecture des données métiers, telle est la mission de Toucan Toco, pépite Tech spécialisée dans le data storytelling. Rencontre avec son cofondateur Charles Miglietti, conteur d’histoires business.
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Colonnes, lignes, onglets… Avant, les entreprises avaient recours aux données brutes pour analyser leurs activités. Le cauchemar des rebelles du tableau Excel. Mais depuis l’arrivée de Toucan Toco, les choses ont bien changé. Cette solution au nom exotique est venue bouleverser le secteur de la data. En quatre ans, Toucan Toco s’est imposé comme le leader de la datavisualisation et s’apprête aujourd’hui à conquérir le marché américain.
Toucan Toco… On pense plus à du rhum qu’à du data storytelling ! Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Tant mieux si ça fait penser à du rhum, comme ça les gens s’enivrent avec nous [Rires]. En fait, nous avons choisi ce nom parce que nous voulions une mascotte et c’était plus simple d’avoir un animal. Ensuite, nous avons opté pour un oiseau parce que c’est agile, ça vole, c’est élégant. On en a pris un coloré et exotique pour réenchanter un univers un peu ennuyeux, celui de la Data. C’est comme ça qu’on est arrivé sur le toucan. Toco étant l’espèce la plus connue de toucan.
Parlez-nous un peu de votre solution : concrètement, de quoi s’agit-il ?
C’est une solution logicielle qui s’adresse au marché de la data visualisation. On est là pour donner la puissance d’un media à nos clients. L’idée, c’est qu’ils puissent créer des applications digitales de visualisation de données qui vont aligner l’ensemble de l’entreprise sur les indicateurs clés de succès. Nous sommes là pour travailler sur la promesse de storytelling, apporter des messages simples et clairs, que les entreprises vont comprendre en un coup d’œil.
« Les boîtes qui réussissent sont celles qui ont une vraie culture de la donnée »
Comment avez-vous eu l’idée de démocratiser la lecture des données métiers ?
Nous avons pu observer que les boîtes qui réussissent sont celles qui ont une vraie culture de la donnée. Mais on voulait aussi parler à la masse, au plus grand nombre, faire de la pédagogie. On est né du data journalisme, donc c’est dans notre ADN de diffuser des messages simples et clairs par les médias.
En fait, vous vouliez démythifier l’aspect chiffré des données ?
C’est exactement ça. Beaucoup de gens ne savent pas ce qu’est un tableau croisé dynamique, ou lire une feuille Excel. Parce que dès que vous mettez 30 colonnes, 300 lignes et 10 onglets, on se dit : ‘Où est la bonne information et qu’est-ce que je dois retenir ?’ Nous voulions en finir avec ça.
Qui, aujourd’hui, s’est laissé séduire par votre solution ?
Nous avons 100 clients présents dans des grands groupes du CAC 40 : Renault, LVMH, Total, Crédit Agricole, BNP… Comme nous avons eu une forte croissance sur le territoire français, on s’est dit qu’il n’y avait pas de raison de ne pas aller voir ailleurs. On est donc présent en Europe, en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et nous serons aux États-Unis l’année prochaine. On y a d’ailleurs rencontré nos premiers prospects : BNP, L’Oréal, LVMH ou la Société Générale.
« Nous espérons faire 100 millions d’euros de CA d’ici à 5 ans »
L’Europe, le marché américain… Vous avez une croissance incroyable, sans avoir jamais levé de fonds. Comment en êtes-vous arrivés là ?
Parce que nous avions un bon produit, une approche assez athlétique, une bonne stratégie commerciale et une bonne proximité clients. De cette façon, ils peuvent parler de nous et se sentir fiers d’utiliser nos solutions.
Vous avez également pu compter sur le soutien de Bpifrance. De quelle façon vous accompagne-t-il aujourd’hui ?
Il nous aide avec le Pass French Tech, avec Bpifrance Le Hub et nous apporte une notoriété par les médias, ainsi que des leads. C’est un bel accompagnement, par des approches marketing commerciales, et ça nous permet d’être associé à un label fort.
L’écosystème de la data a beaucoup évolué ces dernières années. Comment l’imaginez-vous dans cinq ans ?
Il a tellement changé en cinq ans, et ça continue encore aujourd’hui. C’est un univers qui se verticalise, qui se spécialise énormément et qui va se complexifier. Au fil des ans, il va prendre de plus en plus de poids et de valeur.
Où en sera Toucan Toco dans cinq ans ?
Toucan Toco sera une boîte internationale, qui fera 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et sera présente dans 20 pays, avec peut-être une implantation sur le marché asiatique à l’horizon des trois prochaines années. Et pour ça, on recrute énormément. On était deux il y a quatre ans, on sera 75 à la fin de l’année.