Richard Phan, du soleil de la Californie au lac d’Annecy

Richard Phan, du soleil de la Californie au lac d’Annecy

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Richard Phan est un entrepreneur dans l’âme. Hors de question néanmoins de se lancer sans filet de sécurité. À la tête d’une société florissante dédiée aux objets connectés, cet Annécien a connu une vie pro faite de chutes ponctuelles et d’ascensions fructueuses.

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Sa vie d’entrepreneur, c’est un peu comme les montagnes russes : Richard Phan quitte Annecy pour travailler au cœur de la Silicon Valley pendant six ans avant de revenir en France afin de créer son entreprise. Une aventure professionnelle qui le conduit hélas jusqu’à la liquidation judiciaire. Mais loin de se laisser abattre par cette déconvenue, il rebondit : « ayant des responsabilités familiales – je suis marié et j’ai trois enfants, je ne pouvais pas ne pas avoir d’activité non rémunérée. De façon très prosaïque et pragmatique, on devait acheter des pâtes et du riz ! »

Et puisqu’il est plus dur à 45 ans « de s’acclimater à un chef que de se créer son propre boulot », Richard Phan récidive dans la création d’entreprise avec Inventhys, un bureau d’études qui conçoit des objets connectés à destination des professionnels, des startups aux grands groupes. Passé de produits et services B2C à du B2B, il gère sa firme en tirant les leçons de son passé.

« Les cicatrices deviennent des enseignements »

Celui qui a connu deux déménagements entre ses 28 et ses 34 ans – l’un pour son départ en Californie et l’autre pour revenir en France – s’est heurté à deux chocs culturels. Après six années passées en qualité de salarié au cœur de la Silicon Valley, il s’était en effet adapté à l’esprit californien. Outre-Atlantique, l’échec est une occasion d’apprendre, pas une fatalité. Ça laisse des traces certes, mais face au caractère naturellement optimiste de Richard, « ces cicatrices deviennent des enseignements. Certes on n’oublie pas, mais on transforme les émotions négatives en leçons de vie ».

Un business model frenchy à l’américaine

Son expatriation a apporté un autre bienfait à sa gestion d’entreprise. Au programme donc, un business model hybride : pas tout à fait frenchy ni 100% God bless America, Inventhys dénote dans le paysage entrepreneurial hexagonal. Marqué par Netflix et son management, Richard Phan, qui a reçu le prix du rebond entrepreneurial en juin, a une philosophie des ressources humaines bien à lui.

Il est ainsi de ceux qui n’imposent pas de durée de congés, mais invite ses employés à poser des vacances quand ils le veulent et pour la durée de leur choix. Leurs seules contraintes ? Que les congés soient posés au moins 6 semaines à l’avance et que tout se passe bien pendant leur absence. « Les entreprises les plus humaines je les ai trouvées en Californie et pas en France. J’essaye donc de mettre en place par petites touches ce que j’y ai appris, notamment le fait de lutter contre le conformisme. » Savoir-vivre et savoir être comptent ainsi autant que les compétences dans cette PME basée aux pieds des Alpes.

Penser à un filet de sécurité, une nécessité

En cas de coup dur, celui qui a affronté une liquidation judiciaire dans une autre vie professionnelle, prodigue ses conseils : « il peut y avoir des conséquences financières, humaines. Il faut donc se fixer des limites en fonctions des conséquences que l’on veut absolument éviter ». L’entrepreneur reconnaît aussi l’aide précieuse qu’a pu lui apporter Pôle Emploi au cours de la création de ses deux entreprises : « cela donne une certaine sérénité… au moins dans un premier temps. Ça donne le temps de réfléchir et de bien se lancer. »

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