À l’heure où la technologie permet un télétravail efficace, et où les salariés ne font plus carrière dans une unique entreprise, deux conclusions se tirent aisément.
La première est que le lieu de travail a changé de raison d’être. Il est passé d’un lieu essentiellement de labeur à un lieu de vie, à vocation sociale. C’est pour cette raison que fleurissent open spaces et flex offices. Les Dunes de la Société Générale à Val de Fontenay en est l’exemple typique. Jusque dans leur architecture, les bureaux sont désormais pensés pour favoriser les interactions entre collègues. D’ailleurs, réfléchissons-y : sans cette dimension sociale, qu’est-ce qui, aujourd’hui, nous retiendrait d’être toujours en télétravail ? En un mot : rien.
La deuxième est que, dans un monde où tout va plus vite, où les carrières sont composées de multitudes d’expériences, et où vos collègues d’aujourd’hui ne sont plus ceux des années à venir, vous ne disposez plus de 5 ou 10 ans pour apprendre à les connaître, mais de quelques mois, voire de quelques semaines. L’intégration rapide des collaborateurs devient un enjeu crucial pour pouvoir au maximum tirer parti des affinités qui pourraient exister avant qu’il ne soit trop tard.
C’est dans ce contexte qu’est né OuiSpoon.
OuiSpoon, c’est quoi ?
OuiSpoon, c’est à la fois un projet politique et un rêve humaniste. ?
Un projet politique car nous voulons changer les façons de penser, les habitudes et certaines structures organisationnelles vieilles de plusieurs décennies, qui ne laissent pas de place aux sensibilités dans l’entreprise.
La tâche est ardue car la résistance au changement est forte. Nous aurons des vents contraires. Des forces vives tenteront de nous stopper.
Nous le savons, et nous sommes prêts à y consacrer toute notre énergie, consciemment, car OuiSpoon poursuit aussi un rêve humaniste. Dans ce rêve, déjà partagé par des milliers d’utilisateurs, chacun s’épanouit au travail et y donne la meilleure version de lui-même.
De nombreuses études ont voulu montrer ce qui permettait de réaliser ce rêve. Le très réputé Dan Pink, scripteur de discours pour Al Gore et auteur de la Harvard Business Review, a repris ces études et en a tiré l’essence. Voici donc, d’après lui, le podium de ce qui motive et permet l’épanouissement des collaborateurs au travail :
- Contribuer à un sens qui nous dépasse et nous guide au quotidien (Purpose)
- Avoir le sentiment d’être bon et de continuer de progresser (Mastery)
- Avoir un niveau d’autonomie aussi élevé que possible (Autonomy)
À ce podium s’ajoute un 4ème élément : toucher au moins son salaire minimum acceptable. Il ne s’agit pas d’être surpayé, car la motivation n’est pas proportionnelle aux sommes touchées. Il s’agit d’être payé à sa juste valeur, c’est-à-dire suffisamment pour que l’argent ne rentre plus dans l’équation. Si la sur-rémunération ne motive pas, la sous-rémunération, elle, frustre.
Dans notre rêve, justement, chacun a le sentiment de progresser. Chacun peut échanger librement avec ses collègues, apprendre d’eux, et contribuer en toute autonomie. En d’autres termes, chaque collaborateur est un sujet à part entière.
Pour le permettre, nous avons la conviction qu’il faut rendre plus poreuse la frontière entre vie professionnelle et vie privée, laisser place aux interstices et aux moments informels riches et porteurs de sens. Pourquoi ? La raison est simple, basique : mieux connaître ses collègues permet de mieux travailler ensemble. Une partie de carte anodine au déjeuner, un footing, un échange de livres, un pique-nique, ou n’importe quelle autre histoire commune entre collègues renforcent le sentiment d’appartenance à l’entreprise et créent un lien particulier et facilitateur au quotidien pour les mois et années à venir.
Si vous nous avez suivis jusqu’ici, vous l’avez désormais compris : la représentation de l’entreprise totalement rationnelle fonctionnant comme une mécanique bien huilée qui ne laisse pas de place aux émotions est dépassée. L’entreprise est un corps social dont les membres sont des hommes et des femmes dotés d’un cerveau… et d’un cœur. Alors, chères entreprises, attention à l’arrêt cardiaque ! Les entreprises qui ne le comprennent pas aujourd’hui se feront dépasser par celles qui l’ont intégré, inexorablement. Finissez-en avec cette espèce de schizophrénie qui veut qu’on ait deux Soi : l’un totalement lisse et rationnel au bureau, et l’autre naturel en privé. Osez prôner l’authenticité des relations entre collègues !
Pour conclure, les entreprises gagneraient énormément à proposer un territoire d’expression à leurs collaborateurs, dans lequel ils pourraient interagir et échanger en toute autonomie. On y retrouvera les joies, les plaisirs, les interrogations, les petites astuces de chacun, les souvenirs, les passions… En somme, tout simplement l’Histoire de l’entreprise, composée de celle de tous ses collaborateurs. Elle est un actif trop souvent négligé mais Ô combien inestimable.
Au nom de l’équipe OuiSpoon,
Raphaël Maisonnier
Cofondateur et CEO de OuiSpoon, alumni ESCP Europe, mais aussi fan de l’OL et de la Roma, joueur de hockey sur gazon, voileux, et traileur à mes heures perdues. J’ai rencontré Amory lors de la majeure entrepreneuriat d’ESCP Europe, puis Thibaud, ami de maternelle d’Amory. Nous avons tous les trois pour ambition de travailler mieux au quotidien : plus efficacement et avec le sourire… Croyons énormément à la responsabilisation des personnes et à leur besoin de sens dans leurs actions. Et nous voulons diffuser cette vision le plus largement possible. Car tout le monde y gagnera : les personnes comme les organisations.