Créée il y a près de 30 ans, l’association Crésus Alsace vient en aide aux ménages en situation de fragilité financière en les préservant de l’isolement.
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Chaque jour en France, 3 personnes se suicident du fait de leur isolement. (« 8 885 décès par suicide ont été officiellement enregistrés en France métropolitaine. Soit un par heure en moyenne. » – chiffres de l’année 2014- Le Monde, 05.02.2018). C’est pour empêcher les personnes en situation de détresse de se donner la mort, que naît il y a 27 ans, SOS Surendettement. Une association devenue quelques années plus tard Crésus.
« En 2008, la crise économique a entraîné la perte financière de nombreuses personnes. On a donc décidé d’aller plus loin en créant un programme d’éducation budgétaire qui a d’ailleurs reçu l’agrément de l’Éducation Nationale », explique Jean-Louis Kiehl, Président de la fédération française des associations Crésus.
« 97% des ménages pour lesquels on est intervenu sont à jour dans leurs dettes… »
Depuis, le réseau forme lycéens et chômeurs pour les aider à comprendre le fonctionnement d’un budget. Il les éclaire sur les différentes formes de financement et d’assurances existantes. Crésus apprend également aux ménages en difficultés à calculer leur « reste à vivre ». De quoi savoir, dès le début de mois, la somme qu’ils pourront dépenser. « 97% des ménages pour lesquels on est intervenu sont à jour dans leurs dettes. Ils ont trouvé un équilibre financier », se félicite-t-il.
À travers ses actions, le réseau espère ainsi venir en aide aux plus démunis, financièrement et moralement. Il lutte aussi contre les idées reçues. « En France, on déteste parler d’argent, on a honte du crédit. Alors qu’il n’y rien d’honteux, ça peut servir. L’argent est un mauvais maître mais il peut être un bon serviteur. Si vous allez en Allemagne ou en Suisse, il est bien plus facile de parler de ses problèmes d’argent. »
« Vous imaginez vivre avec 470 euros jusqu’à la fin de vos jours ? »
Repérée par Jean-Louis Borloo dans les années 2000, l’association peut se targuer d’avoir contribué à réformer le droit du surendettement. « Notre plus grande victoire a été de plafonner la durée de surendettement au bout de 7 ans, on vous efface le solde pour vous donner une seconde chance. Avant, on vous laissait un reste à vivre équivalent au RSA. Vous imaginez vivre avec 470 euros jusqu’à la fin de vos jours ? »
Un combat qui dure depuis maintenant 27 ans, et qui a valu à Jean-Louis Kiehl de monter sur scène pour se voir remettre le Prix de l’Engagement Sociétal, organisé par EY, pour la région Est. « Ça a été un moment très émouvant pour moi qui ai 65 ans et qui suis en train de vivre le dernier parcours de ma vie… ».