À l’ère des transformations digitales, le leadership s’est vu, lui aussi, transformé. Le droit à l’erreur remplace peu à peu la peur de l’échec, le management se fait plus agile et les soft skills sont largement valorisées… Pour Olivier Bas, auteur de #LikeTonJob à l’ère du digital, ces mutations sont nécessaires pour attirer les jeunes talents – à condition que la pratique suive les beaux discours.
« Aujourd’hui, avec la nouvelle génération digitale native et avec la volonté pour les entreprises d’être plus agiles, l’expression du leadership a complètement été transformée », explique Olivier Bas, Vice-Président de Havas Paris et auteur de #LikeTonJob à l’ère du digital. Pour lui, la révolution digitale digitale est sans aucun doute une révolution culturelle, comportementale.
« Ce qu’il faut pour manager, c’est créer les conditions de l’expérimentation »
Le rôle du manager s’en voit alors profondément modifié. Ce dernier ne se définit plus par sa capacité à détenir l’information, par son expertise ou encore la taille de son bureau ; mais plutôt par le fait d’être une source d’information pertinente pour ses collaborateurs, de mener ses équipes pour fabriquer de l’expertise collective et de les inviter à toujours essayer.
« Ce qu’il faut pour un manager, c’est créer les conditions de l’expérimentation […] et pour ça, remplacer la peur de l’échec par le plaisir de l’essai ». Un point clé pour attirer (et garder) les jeunes talents, pour qui « le plus important n’est pas tant d’avoir du pouvoir statutaire, mais d’agir pour avoir du pouvoir sur les choses ».
Néanmoins, un long chemin reste encore à parcourir. En effet, on voit encore beaucoup de grands groupes, de belles PME se déclarer agiles, transformées… quand bien même ce n’est pas le cas. « C’est souvent du discours d’intention, du vœu pieu », souligne l’expert. Une agilité souvent revendiquée au travers des soft skills : « toutes les entreprises aujourd’hui, quand elles recrutent, en appellent à ces compétences comportementales ». Elles cherchent des gens curieux, créatifs, audacieux… et vantent les mérites d’un management qui n’est plus hiérarchique. « Mais entre le discours et la réalité, il y a vraiment un gap ».