Fondée par Hélène Briand, Happineo met en relation psychologues et patients pour des consultations en ligne. Pour la fondatrice, c’est le moyen de rendre accessible à tous la consultation d’un psychologue.
Désormais, vous pouvez consulter un psychologue depuis votre lit ou canapé. Car, si certaines personnes n’osent pas franchir le pas de se déplacer chez l’un de ces praticiens, d’autres ne sont tout simplement pas en mesure de consulter du fait de leurs horaires de travail, ou de leur géolocalisation. « Après diverses expériences dans de grands groupes, j’avais pu constater à quel point il pouvait être difficile pour des salariés de consulter un psychologue », raconte Hélène Briand.
Un moyen de consulter de chez soi, « sans le côté rébarbatif du divan »
Pas de transports, pas d’attente dans une salle parfois austère. C’est d’ailleurs ce qui a en partie convaincu Sophie*, l’une des premières utilisatrices de la plateforme. « Je faisais beaucoup de cauchemars angoissants, qui me renvoyaient à mon passé. C’était psychologique. Mon copain a fini par me faire prendre conscience qu’il fallait que je fasse quelque-chose », se souvient-elle.
Mais l’angoisse la prend. « Il y avait cet aspect très Freudien qui me retenait. Quelque part, je crois que je me sentais honteuse de devoir me déplacer chez un psychologue. Quand j’ai découvert Happineo, j’ai tout de suite vu les bénéfices de la plateforme. C’était un moyen de consulter, de chez moi, en pyjama si j’en avais envie, et surtout sans le côté rébarbatif du divan », poursuit-elle.
« Si on a envie de pleurer, on pleure comme on l’aurait fait dans un cabinet »
Mais à vouloir déshumaniser ces consultations, ou du moins à les digitaliser, quid de la qualité des échanges ? Pour Sophie, la visio-conférence n’affecte en rien la relation qui s’installe entre le praticien et son patient. « L’avantage de Skype, c’est que le psy peut nous voir quand même. Si on a envie de pleurer, on pleure comme on l’aurait fait dans son cabinet. Il voit notre réaction lorsqu’il nous pose une question. Et au fur et à mesure, l’intermédiaire des écrans disparaît. Il s’agit d’une vrai consultation, sérieuse, le confort en plus », décrit-elle.
Un avis que partage Nathalie Aulbert-Bailly, psychologue partenaire de la plateforme. « Le dialogue se noue très vite. Le fait de voir et d’entendre le patient permet de bien repérer les signaux verbaux et non verbaux nécessaires à l’action thérapeutique du psychologue. On oublie très vite les écrans pour se concentrer sur l’essentiel : la demande du patient et la manière dont on peut l’accompagner. Je consulte tous les jours par visioconférence. La demande est de plus en plus forte et cela ne m’étonne pas car les patients qui commencent une thérapie en ligne en sont satisfaits ».
Un développement des pathologies professionnelles qui peut positionner Happineo au sein des grands groupes
La startup parisienne, qui vient d’intégrer l’incubateur Prevent2Care (Fondation d’entreprise Ramsay Générale de Santé & INCO) compte bien poursuivre son développement, notamment en accédant aux grands groupes. « Ils ont de vrais besoins en terme de prévention des risques, notamment psychologiques. Le développement de pathologies professionnelles telles que le burn-out les appelle à s’intéresser de plus en plus fortement à ces problématiques », précise la fondatrice.
*le prénom a été modifié
J ai peur qu on tu les chats errants
Par Catherine Signé, le 05 février 2021