Avec 16 de ses villes parmi les 25 villes les plus sales au monde, la gestion des déchets est devenue depuis quelques années un véritable défi à relever pour le continent africain. Au Nigeria, la startup Junks.ng a décidé de ne pas attendre que des mesures soient prises pour faire bouger les choses.
Un « continent poubelle ». Dans certaines grandes villes africaines, il n’est pas rare de devoir changer de trajectoire pour éviter de poser le pied sur des montagnes de déchets, abandonnés naturellement dans les rues. « Tous ceux qui ont visité ces villes ont fait l’expérience de ces quartiers où une odeur insoutenable vous assaille soudain, avant même de découvrir ces montagnes de détritus fumants au milieu desquels broutent parfois des chèvres », souligne un article du quotidien Libération.
Pour dénoncer le manque général de services publics de collecte des ordures, chacun y va de son action, à commencer par Fatoumata Cherif. La blogueuse a choisi de se prendre en selfie devant des piles de déchets sauvages. Au Nigeria, Bradley Yarrow a quant à lui décidé de monter sa startup. Avec Junks.ng, l’entrepreneur permet ainsi aux habitants de vendre leurs ordures.
[…] une odeur insoutenable vous assaille soudain, avant même de découvrir ces montagnes de détritus fumants au milieu desquels broutent parfois des chèvres.
Un moyen de donner de la valeur à des déchets qui a priori, n’en avaient pas, mais surtout, de contribuer à rendre son pays plus propre. Matériel électronique, vêtements, métaux, aluminium etc… : la startup rachète l’ensemble des encombrants avant de les revendre à de plus grandes entreprises qui se chargent de les recycler.
Si en France il faut généralement payer pour se débarrasser de ses plus gros déchets. Au Nigeria, seuls 40% des ordures sont collectées par les services adéquats. La startup paye les particuliers pour les motiver à modifier leurs habitudes. Avec une démographie qui ne cesse de croître. L’Afrique est en passe de devenir le continent le plus peuplé de la planète. En 2050, il devrait compter plus de 3 milliards d’habitants.
Au Nigeria, seuls 40% des ordures sont collectées
Des chiffres qui peuvent s’avérer inquiétants si la gestion des déchets reste inchangée. Comme le pointe un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). « En l’absence de mesures, l’Afrique a peu de chances de se développer d’une manière qui profite à ses habitants. A ses paysages, à sa vie sauvage et, finalement, à la planète. »
Certains pays, à l’instar du Rwanda ont déjà entamé leur transition écologique. En s’attaquant par exemple à la prolifération des sacs plastiques. Avec la startup Junks, le Nigeria va, semble-t-il, suivre le mouvement. Et ainsi offrir à ses habitants une meilleure qualité de vie.