Si le bien-être est devenu un véritable enjeu pour les entreprises, il l’est aussi pour l’ensemble de la population, à commencer par les tranches les plus jeunes. Avec Caressea, Sébastien Fauconnier choisit un autre créneau : le bien-être des enfants en proposant aux parents de vivre une expérience de partage grâce à la communication non verbale et au massage.
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Julie Galeski : En ce moment, on parle plutôt de la Silver Economy qui s’adresse aux seniors, vous avez pris le contrepied en quelque sorte ?
Sébastien Fauconnier : On s’est surtout lancé dans un domaine que l’on connaissait très bien. Avec ma femme qui est infirmière spécialisée en petite enfance, on avait envie de lancer un projet commun depuis longtemps. Elle me parlait souvent de cas d’enfants qui souffraient de plaies physiques ou psychiques. De mon côté j’ai évolué pendant 10 ans auprès des familles. On s’est donc lancé dans ce projet par conviction, pour apporter une véritable solution. Le plus important pour nous reste la génération qui arrive. Vous me parlez de la Silver Economy, mais notre projet est loin d’être incompatible avec ce marché, au contraire. Nos ambitions futures sont d’adapter Caressea aux seniors, aux couples et à de nouveaux marchés.
J.G : De nouveaux marchés ?
S.F : Pourquoi pas regarder vers les États-Unis. On a pu avoir une place pour aller au CES de Las Vegas pour présenter notre solution, c’est déjà un bon point de départ !
J.G : Sur votre site, vous décrivez une véritable expérience parents-enfants, c’est-à-dire ? On pourrait croire à une belle plaquette de communication…
S.F : C’est amusant que vous me parliez de l’aspect communication. Notre produit, c’est une capsule. Vous imaginez bien que j’ai parfois entendu qu’on était le « Nespresso du soin bien-être pour enfants« , mais je ne reprends jamais ces termes vendeurs. Notre solution va bien plus loin. Nos capsules ont un vrai intérêt et sont composées d’huiles essentielles végétales, sans aucun ajout superficiel. On vit dans une société où le stress est quotidien, mais on oublie parfois que les jeunes enfants ressentent le stress de leurs parents, ce sont des éponges. Avec Caressea, on propose un vrai rendez-vous expérienciel grâce à la capsule que l’on insère dans la machine et à l’application qui vous propose différents types de massages à réaliser sur l’enfant. Il y a beaucoup de parents qui se dévalorisent, nous, on les aide à se revaloriser et on permet à l’enfant à se développer sereinement. C’est une innovation qui fait du bien.
J.G : Et une innovation made in Châteauroux !
S.F : C’est exact ! Nos bureaux se trouvent à Châteauroux. Les gens peuvent penser que ne pas être dans la capitale représente un frein pour une entreprise, mais c’est faux. Paris n’est qu’à 2h si besoin. L’Indre et Loire est une région propice à l’innovation. On a très bien été accompagnés par la Région, par les banquiers locaux. Le secteur est vraiment en demande d’entreprises innovantes qui affichent de belles ambitions.
J.G : Donc vous ne troquerez jamais Châteauroux contre Paris ?
S.F : Si demain on doit avoir des bureaux à Paris ou aux États-Unis, on en ouvrira bien sûr. Mais je tiens à laisser une empreinte locale et à garder quelque-chose ici.
J.G : Quand on est entrepreneur, on dit qu’il faut faire des erreurs pour évoluer, vous êtes d’accord ?
S.F : Avant d’être à Châteauroux, on a été incubés au LAB’O à Orléans puis on a suivi le programme Saxo 45. C’est là-bas qu’on a accéléré notre business, qu’on a commis des erreurs, qu’on a revu notre projet. On a pu zoomer sur tous les petits détails qui n’allaient pas, aussi bien sur des aspects financiers que marketing.
J.G : Quel conseil vous a le plus servi ?
S.F : Une multitude. Par exemple, on nous a conseillé d’ajouter des retours d’utilisateurs sur notre site internet pour une meilleure communication sur notre offre. En ce moment, on est en train de mettre des interviews de parents qui relatent leur expérience avec Caressea et qui expliquent les bienfaits du massage. Tous les conseils sont bons à prendre et sur ce point-là, Bpifrance nous aide régulièrement.
J.G : Vous aviez d’ailleurs reçu leur bourse French Tech pour vous lancer ?
S.F : Oui, c’est-ce qui nous a permis de tester notre solution, de faire appel à un avocat, un comptable et de mettre en place l’entreprise. Et il y a un côté gratifiant à recevoir cette aide financière car Bpifrance ne l’accorde pas à toutes les startups, il y a une vraie sélection à la base avec des garde-fous. Ils ne sont pas forcément complaisants, mais ils sont honnêtes, ce qui bénéficie forcément à l’entrepreneur.