Après une carrière au cours de laquelle, Robert Chassang fait l’expérience de nombreux postes dont directeur financier et directeur général, il fonde avec toute une communauté d’innovateurs le Panier du 12 : le supermarché collaboratif implanté dans le 12ème arrondissement de Paris.
C’est un film qui a mis en mouvement Robert Chassang pour fonder le Panier du 12. « Le film Demain de Cyril Dion a vraiment été un élément déclencheur. J’ai compris qu’on pouvait changer le monde et que c’était à nous de nous investir ! », explique-t-il. Les initiateurs du Panier du 12 imaginent une société alternative où il n’y aurait pas de chef mais où chacun serait responsable du collectif.
Changer le monde ensemble
C’est aussi en lisant le journal que l’ancien cadre dirigeant trouve l’idée de créer un supermarché coopératif. « Je suis un lecteur assidu du journal et je suis tombé sur un article qui portait sur le Park Slope Food Coop, un supermarché coopératif situé à New York. Cette idée m’a plu et elle a convaincu les personnes que j’ai rencontrées par la suite. Nous l’avons donc importée en France », raconte Robert Chassang.
Il profite alors de sa retraite pour travailler avec un groupe sur un projet similaire qui poursuit trois objectifs : obtenir des produits sains à moindre prix, faire des rencontres et partager. « Dans 2 ans, il faut qu’en sortant dans la rue tout le monde connaisse tout le monde ! », s’exclame Robert Chassang.
« Notre entreprise s’inspire du principe d’autogestion »
Aussitôt dit, aussitôt fait ! L’équipe du Panier du 12 crée un site internet et parle de son projet autour d’elle. « Nous nous sommes rencontrés à la Maison des associations de l’Arrondissement pour former le groupe initial et ensuite notamment nous avons tracté. Grâce à de nouvelles adhésions, nous avons créé une petite communauté de 170 personnes composée surtout de femmes, de jeunes et de personnes soucieuses de bien manger », explique-t-il.
Ces signaux positifs ont incité l’équipe du Panier du 12 à déposer, en juillet, les statuts de leur entreprise au Tribunal de commerce et à procéder à l’élection des personnes chargées de la direction du bureau. « Ce qui fait la spécificité de notre projet c’est que notre entreprise repose sur l’autogestion. Donc, pas de salariés. Les coopérateurs doivent donner 3h de leur temps tous les mois pour gérer eux-mêmes le supermarché. Il faut un vrai engagement individuel et collectif », insiste-t-il.
Créer un tarif d’adhésion spécial pour les personnes aux faibles ressources
Et en ce qui concerne la direction du supermarché coopératif, elle sera tenue par des membres élus mais aussi par des personnes tirées au sort. « Tous les deux ans, ces derniers seront renouvelés » ajoute le co-fondateur du Panier du 12. Pour illustrer cette rotation, le meilleur exemple reste Robert Chassang lui-même : « Pour le moment, je suis président du Panier du 12 mais dans quelques années je ne le serai plus (rire) ! », précise-t-il.
Pour parfaire l’organisation du Panier du 12, l’équipe Finance a construit un modèle simple. « Afin d’ouvrir le supermarché (1ère étape une Coopérette), il nous faut entre 50 000 et 60 000 euros. Nous comptons démarrer avec 400 adhérents. Comme chacun-e contribue à hauteur de 100 euros de cotisations, alors nous aurons déjà récolté 40 000 €. Pour les 10 000 euros restants, nous comptons faire une campagne de crowdfunding », conjecture-t-il. Enfin, pour ne pas exclure les personnes aux faibles ressources (les personnes bénéficiant du RSA ou les étudiants), un tarif spécial de 10 euros s’appliquera.