Beaucoup trop de retard. C’est ce sentiment qui invite les deux entrepreneurs à créer Intent Technologies. « Nous avons constaté que l’avènement du numérique dans la gestion et la maintenance des immeubles tardait à arriver alors que les métiers du bâtiment étaient en pleine mutation », explique Benjamin Ulrich.

Une sous-exploitation du numérique

Si le numérique est utilisé partout et par tous, il n’est pas assez exploité selon Benjamin Ulrich. « Aujourd’hui, le numérique est une ressource importante pour faciliter notre quotidien. Par exemple, la data est utilisée pour permettre aux personnes de suivre la livraison de leurs colis, la réservation d’un billet de train ou encore la gestion de leurs comptes bancaires. Mais on peut aller encore plus loin », affirme-t-il.

Selon l’entrepreneur, la data pourrait servir à aider les gestionnaires de bâtiment. Comment ? En créant une plateforme capable d’agréger toutes les informations issues des interventions des prestataires d’entretien et des équipements comme les chaudières, les compteurs d’eau et d’énergies, les ascenseurs, etc.

« Intent Technologies a créé une plateforme big data qui va connecter tous les grands acteurs du bâtiment (entretien, maintenance). Elle va analyser la donnée. Grâce à ce dispositif, les acteurs du bâtiments pourront être alertés si un problème survient (panne, fuite,…) », explique le CEO d’Intent Technologies.

Mais l’entrepreneur évoque un autre enjeu : l’amélioration de la relation entre les gestionnaires et les occupants des immeubles. « L’idée est de passer du métier d’exploitant technique au métier de prestataire de service. Car, aujourd’hui, les locataires n’acceptent plus une mauvaise qualité de prestations de services. Et avec l’augmentation des charges, il est important d’optimiser l’efficacité dans l’exploitation des bâtiments », développe Benjamin Ulrich.

« Maintenir la compétitivité des logements sociaux et garder un niveau de services convenable »

Cet enjeu devient sociétal quand il s’agit d’améliorer les logements sociaux. « Dans ce type de bâtiment, on retrouve des populations aux revenus modestes. Il faut donc réussir à maintenir la compétitivité des logements sociaux tout en gardant un niveau de services convenable », ajoute-t-il.

Aujourd’hui, Intent Technologies veut devenir le leader européen de la gestion de bâtiments. La jeune pousse se concentre sur les bâtiments existants. Elle cherche également à connecter au mieux les acteurs du bâtiment pour que tous aient la même information et puissent agir ensemble afin d’optimiser l’expérience des locataires.

« On peut avoir un Uber en 5 minutes alors qu’on peut attendre une journée l’arrivée d’un plombier »

Une démarche qui, selon Benjamin Ulrich, devient de plus en plus cruciale. « Demain, le bien-être et l’optimisation du temps seront au centre des préoccupations. Et il est possible de ressentir les prémices de cette révolution. Par exemple, aujourd’hui, on peut avoir un Uber en 5 minutes alors qu’on peut attendre une journée l’arrivée d’un plombier. Grâce à notre dispositif, ce type de situation n’existera plus », explique Benjamin Ulrich. In fine, le CEO d’Intent Technologies est persuadé que la data va améliorer le bien-être des individus. Elle va leur faciliter la vie et leur donner l’opportunité d’avoir plus de temps libre.

Pour développer son service, Intent Technologies a bénéficié de l’aide financière de Bpifrance. La startup a également décidé de rejoindre le HUB pour avoir plus de visibilité. Un succès, puisque la jeune pousse a tapé dans l’œil de plusieurs acteurs du numérique et de l’immobilier. Récemment, elle a aussi conclu des partenariats avec l’éditeur de logiciel Aareon. Elle a même acté un contrat avec la société Immobilière 3F du Groupe Action logement portant sur plus de 250 000 logements.