À la tête d’une licorne qui fait la fierté de l’Hexagone, Frédéric Mazzella a sans doute pris la meilleure des décisions le jour où il décida de changer le nom de covoiturage.com en Blablacar. Dans ce nouveau format, Widoobiz revient sur quelques media stories de nos entrepreneurs préférés.
Il aurait pu rester dans l’anonymat. Mais aujourd’hui, il est un habitué des médias. Lorsqu’il s’agit de mettre en exergue les fleurons du web français, le nom de Frédéric Mazzella revient inexorablement sur le devant de la scène. La « plus grande star française de l’Internet », comme le surnomme le non moins célèbre Xavier Niel, employait en 2016 plus de 400 personnes réparties sur une vingtaine de pays. Cerises sur le gâteau: Blablacar a intégré en 2014 le club très fermé des licornes françaises, levé 200M de dollars l’année. Un beau pactole qui lui valut bien quelques éloges 2.0 d’Emmanuel Macron, à l’époque Ministre de l’Économie: « Bienvenue chez les (très) grands. Et bravo ! »
Une idée « géniale » sur un créneau « has been »…
Oui mais voilà : celui que Les Echos prennent en exemple d’une « réussite sans bla-bla » a dû s’armer de patience avant de voir décoller son business. Car en en 2006, lorsque Frédéric Mazzella lance officiellement sa plateforme Covoiturage.com, le service (et le nom) n’émoustillent pas les potentiels investisseurs. Mais si le succès peine à se manifester, l’entrepreneur ne perd pas le fil: « Le truc qui m’a permis de tenir, c’est que j’utilisais moi même le service et que je trouvais ça génial », confie-t-il quelques années plus tard lors d’une conférence au West Web Valley.
Une idée « géniale » dont le créneau est encore « has been » dans l’inconscient collectif. Pour remettre le covoiturage au goût du jour, Frédéric Mazzella s’attaque d’abord au nom. « J’avais fait une liste de 30 noms que j’ai envoyée à une vingtaine d’amis. Un mois plus tard, je leur ai tous demandé “alors ?”. Celui dont ils se souvenaient tous, c’était Blablacar. C’est incroyable, ils avaient vu ce mot un mois plus tôt et il leur était resté dans la tête », raconte-t-il.
… Jusqu’au jour où Blablacar a réuni suffisamment de monde
Covoiturage.com, désormais Blablacar, ne trouve pas pour autant son public tout de suite. Jusqu’en 2009, la startup est confrontée à un problème de taille : « On avait un passager qui proposait un Paris-Strasbourg le mardi à 18h et en face une personne qui cherchait un Bordeaux-Montpellier le mercredi à 14h…», ajoute le dirigeant. Jusqu’au jour où la plateforme a accueilli suffisamment de monde pour créer un effet de réseau massif et voir apparaître une vraie inflexion en 2010.
Après un tout premier tour de table en 2009 « dont le but était de montrer qu’on était capable d’avoir une position de leader face à un dizaine de concurrents », Blablacar réitère l’opération en 2010 avec le fonds ISAI finit par trouver son business model. « On avait une traction qui était certaine, mais en face, des dépenses qui étaient elles aussi certaines. On a donc lancé un système de réservation et de paiement en ligne ce qui nous a permis de diminuer les désistements. Avant les utilisateurs s’appelaient et ils payaient dans la voiture. Mais avec ce système, 35% des passagers ne se présentaient pas et donc comme les conducteurs savaient ça, ils faisaient du surbooking », explique-t-il.
7 ans plus tard et quelques centaines de millions d’euros levés, Blablacar a conquis une vingtaine de pays et emploie plus de 400 salariés à travers le monde. Une success story dont raffolent les médias, mais qui ne s’est pas construite en un jour.