Plutôt discrets sur les enjeux politiques, les entrepreneurs américains de la Tech multiplient les initiatives pour stopper le décret de Donald Trump.
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Le front s’organise. Quelques heures seulement après la signature du décret interdisant l’accueil de réfugiés venant de Syrie ou de pays musulmans, les entrepreneurs américains de la Tech ont décidé de se battre pied à pied contre Donald Trump.
D’habitude réservé, Mark Zuckerberg a été l’un des premiers à évoquer dans un post Facebook son « inquiétude sur l’impact des décisions récentes signées par le Président Trump ».
Tous les autres poids lourds de la Tech ont d’ailleurs emboîté le pas : Satya Nadella de Microsoft, Jeff Weiner de LinkedIn, Tim Cook d’Apple, Shantanu Narayen d’Adobe. Tout le monde est vent-debout devant cette décision. Le co-fondateur de Google, Sergueï Brin est même venu à l’aéroport de San Francisco pour soutenir les protestataires et les immigrés touchés par cette décision présidentielle. « Je suis ici parce que je suis moi-même un réfugié », a-t-il dit.
Starbucks veut recruter 10 000 réfugiés
L’entrepreneur ne s’est d’ailleurs pas contenté de cette posture symbolique. En quelques heures, Google a créé un fonds de 4M$ pour aider les associations d’aides aux immigrants américains. Dans un mémo, elle a expliqué que la moitié viendrait de l’entreprise elle-même. L’autre moitié serait financée par les employés de Google. D’après USA Today, 187 collaborateurs de Google seraient concernés par les mesures de Donald Trump.
Le PDG de Starbucks, Howard Schultz, a voulu également réagir tout de suite. « Nous vivons dans une période sans précédent, un moment au cours duquel (…) la promesse du rêve américain est remise en cause », assure-t-il dans un courrier. C’est la raison pour laquelle il a annoncé vouloir embaucher 10 000 réfugiés. Il va commencer par recruter les réfugiés qui ont travaillé pour l’armée américaine, notamment des interprètes.
Les avocats d’Uber disponibles 24H sur 24
Uber fait également travailler beaucoup de conducteurs immigrés. La société dirigée par Travis Kalanick a décidé alors de créer un autre fonds de 3m$. Il va soutenir financièrement les conducteurs touchés par le décret Trump. L’entrepreneur a aussi assuré dans un mémo que « nos avocats et nos experts sur l’immigration seront disponibles 24 heures sur 24 » pour eux. Les éventuelles pertes financières seraient également prises en charge par la licorne.
D’autres dirigeants ou investisseurs du monde de la Tech ont décidé de faire des donations à l’American Civil Liberties Union (ACLU), organisme qui s’occupe de ce type de problématiques. Parmi eux, on retrouve Chris Sacca. Investisseur chez Twitter, Uber, Instagram ou encore Kickstarter, mais aussi intervenant dans le célèbre Reality Show, Shark Tank, il a également signé un chèque 150 000$ à l’ACLU. Et il n’est pas le seul. Depuis ce week-end, l’ACLU a recueilli 24M$. Un record.
I’m inspired by all who are barely scraping by yet still giving monthly to the @ACLU. ??
Show me your receipts and I’ll match ’em to $75k. https://t.co/dej1dXag3a
— Chris Sacca (@sacca) 28 janvier 2017
Airbnb offre des logements gratuits aux réfugiés
Après avoir fait part de son mécontentement, le co-fondateur et CEO d’Airbnb, Brian Chesky, a proposé d’offrir un logement gratuit à toutes les personnes touchées par ce bannissement. « Airbnb va fournir des logements gratuits aux réfugiés et à toutes les personnes interdites de séjour aux Etats-Unis. Restez connectés pour avoir plus d’informations et contactez-moi si vous avez un besoin urgent », a-t-il dit sur Twitter.
Airbnb is providing free housing to refugees and anyone not allowed in the US. Stayed tuned for more, contact me if urgent need for housing
— Brian Chesky (@bchesky) 29 janvier 2017
Elon Musk voit Donald Trump vendredi prochain
En attendant, Elon Musk cherche à aplanir les différents. Toujours sur Twitter, il demande à ses followers de lui donner des idées d’amendements afin de trouver un consensus avec Donald Trump. Membre du conseil consultatif économique de la Maison Blanche, le CEO de SpaceX veut trouver un terrain d’entente avec la nouvelle administration. Il doit rencontrer Donald Trump vendredi prochain, en compagnie de Travis Kalanick et d’autres entrepreneurs.
Please read immigration order. Lmk specific amendments. Will seek advisory council consensus & present to President. https://t.co/qLpbsP4lEk
— Elon Musk (@elonmusk) 29 janvier 2017
Reste à savoir si cela suffira pour trouver une voie qui convienne à tout le monde.