Présent au Salon CES de Las Vegas, le dirigeant de Hostabee évoque ses enjeux d’entrepreneurs et rappelle l’importance des abeilles dans nos vies de tous les jours.
Vous êtes au CES de Las Vegas 2017. Pourquoi est-ce important d’être à cette grande messe de l’innovation ?
Nous avons gagné nos tickets pour le CES de Las Vegas suite à un concours de startups organisé par Business France en Israël. Un événement que nous ne voulions pas manquer. Je rappelle que le CES a accueilli près de 180 000 visiteurs l’an dernier. Il est couvert par les médias du monde entier. C’est une très belle vitrine pour Hostabee.
Pourquoi pensez-vous que les ruches connectées peuvent intéresser les visiteurs du CES ?
Les américains sont très sensibles au sort des abeilles. Elles ont d’ailleurs été classées comme espèce en voie de disparition par The United States Fish and Wildlife Service, l’organisme fédéral dépendant du Département intérieur du gouvernement des États-unis. Mais, le sort des abeilles intéresse aussi beaucoup les Français. De nombreuses initiatives sont nées ces dernières années afin de protéger les abeilles, notamment avec l’installation de ruches en milieu urbain.
Les abeilles sont vraiment en danger de mort ?
Le fait est que la population des abeilles diminue de manière catastrophique. C’est un vrai enjeu de société. Les abeilles sont des pollinisateurs. Elles permettent à 80% des espèces végétales de se reproduire. Sans elles, les conséquences seraient absolument dramatiques pour la faune et la flore, mais aussi et surtout pour l’Homme.
C’est de ce constat qu’est née Hostabee ?
C’est un constat que l’ensemble du monde agricole a pu faire. Je suis professeur de Mathématiques dans un lycée agricole, dans lequel il y a un “rucher école”. Le concept de Hostabee est né là-bas. Avec des apiculteurs amateurs et professionnels, nous avons fait plusieurs itérations pour définir le produit. Nous avons énormément réfléchi à l’aspect ergonomique et économique de la ruche connectée. Nous avons ensuite réussi à obtenir un premier financement de 140 000 €, via le programme européen FiWare. Ce qui nous a permis de créer la société et commencer le développement de la solution.
Pourquoi cela peut aider les apiculteurs de mieux gérer leurs abeilles ?
L’apiculteur va pouvoir optimiser ses visites : via l’application Hostabee, il va connaître en permanence le statut de ses ruches. Il pourra ainsi visiter et agir en priorité sur les ruches en alerte.
Comment est-ce que ça fonctionne ?
Vous savez, la nature est bien faite. La température et l’humidité sont régulées par les abeilles à l’intérieur de la ruche et l’on croise ces informations avec les données météos. Par exemple, une période de mauvais temps avec une température interne de la ruche trop basse indique que la colonie est faible.
Les solutions connectées sont-elles l’avenir de l’agriculture ?
Je ne suis pas un spécialiste de l’agriculture, mais ce que je peux vous dire, c’est que les mentalités changent. Nous avons été sollicités par un syndicat et une coopérative agricoles pour développer une solution d’aide à la décision en fonction de l’activité des pollinisateurs. Je pense que Hostabee va vraiment dans le sens d’une agriculture raisonnée. L’objectif est de sensibiliser davantage cette agriculture.
Avez-vous des objectifs concrets pour le CES ?
Au-delà de la notoriété évidente que cela nous apporte, le CES va nous permettre de nouer des contacts avec de grands acteurs américains tels que IBM ou Google. Ils pourraient nous accompagner sur les plans technique et matériel, comme c’est déjà le cas en France avec Orange. En parallèle, nous voulons actionner une levée de fonds pour le second semestre 2017. Etre aujourd’hui à Las Vegas va nous aider à entrer en contact avec de potentiels investisseurs.
Et puis, tant qu’on est là, on va peut-être réussir à installer des ruches sur les toits des grands palaces de Las Vegas (rires).
Après les ruches, qu’est-ce que vous pourriez connecter ?
Nous travaillons sur un outil d’aide à la décision pour les agriculteurs. Nous avons deux autres projets en cours, notamment des nichoirs connectés (mobilier de jardin). Quant à l’autre, nous le développons en partenariat avec un grand groupe, mais il est encore un peu tôt pour en parler.
Une dernière question : pensez-vous que Hostabee peut sauver le monde ? 🙂
Comme a dit Einstein, « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ». Hostabee a définitivement un rôle à jouer, mais pas tout seul. Les apiculteurs, les agriculteurs, les institutions doivent tous aller dans le même sens.
#Replay : Jacques Attali a aussi des choses à dire sur le monde qui nous entoure. Pour savoir ce qu’il a dit, c’est par ici que ça se passe :