Pour ce nouveau numéro d’Entrepreneurs du Monde, Tancrède Blondé s’est entretenu avec avec Jérôme Lecat, qui a réussi à développer son entreprise Scality en Europe, aux USA et au Japon. Tour du monde.
Changer de continent toutes les six semaines. Pour faire de Scality une entreprise mondiale, Jérôme Lecat est devenu un businessman global. Une formule qui donne de très bons résultats. Dans le dernier classement Deloitte in Extenso Technology Fast 50, la startup affiche un taux de croissance de 754% sur les quatre dernières années. « Nous avons clairement l’objectif de devenir une licorne », ajoute Jérôme Lecat.
Spécialiste du stockage cloud et objet, Scality a choisi d’installer son siège social au cœur de la Silicon Valley afin d’être au plus près de ses clients. « 50% de notre chiffre d’affaires vient des USA, 35% de l’Europe et 15% du Japon », rappelle-t-il. Il a préféré concentrer ses équipes R&D à Paris. « Nous avons de très bons ingénieurs et c’est un pays dont l’ingénierie pense infrastructure. Nous, on fait un logiciel d’infrastructure. Donc ça s’y prêtait bien ».
Ne jamais faire perdre du temps à son interlocuteur
L’entrepreneur évoque également le fossé culturel qu’il peut y avoir entre les entrepreneurs français et américains. Déjà, sur la gestion du temps. « Il y a un code très important. On n’a pas le droit de prendre rendez-vous juste pour se connaître. Ça s’est considéré comme une perte de temps. Il faut avoir une demande », insiste-t-il. Une demande qui doit être « très précise, très ciblée sur la personne qu’on rencontre ».
Plus généralement, Jérôme Lecat indique qu’il est primordial de faire un effort de compréhension de la culture locale. « La plus grosse erreur, ce serait de penser qu’on ne peut pas faire soit même et qu’on a besoin d’un américain pour faire [cet effort d’adaptation à] la culture ». Non, c’est au fondateur de venir sur place aux États-Unis pour se faire connaître. Sinon, il peut être certain que l’aventure sera vouée à l’échec.
« Je n’ai pas supposé que je savais »
Très rapidement, le fondateur de Scality décide de partir à la conquête du marché japonais. Un pays passionnant pour lequel il ne s’est pas cependant autant préparé. Ce qui, paradoxalement, l’a aidé à ne pas faire d’erreur. « Je n’ai pas supposé que je savais, donc à chaque pas j’ai demandé à des Japonais de m’aider à comprendre, de me décoder, de me dire ce que je devais faire ».
Des contacts qu’il a trouvés de proche en proche et qui l’ont aidé à gagner la confiance de ses interlocuteurs japonais. Ils ont besoin « de temps pour faire confiance aux startups étrangères ». Beaucoup trop viennent signer quelques contrats au Japon, avant d’abandonner et laisser leurs clients en plan. Il faut donc revenir, revenir et revenir. « Les deux premières années, nous sommes allés là-bas rencontrer des gens en sachant qu’on ne ferait pas de business ».
Emmanuel Macron peut changer la donne
L’entrepreneur en profite enfin pour donner son avis sur l’élection présidentielle qui se prépare. « Je pense que les Français peuvent entendre la vérité ». La France et le monde se trouvent dans une période de transformation économique. La globalisation est devenue une réalité. « Pour moi, il faut beaucoup de pédagogie. Il faut réformer et je suis persuadé qu’Emmanuel Macron avec son mouvement En Marche est une personne qui peut faire ça ».
Pour découvrir en détail son parcours international, nous vous invitons à écouter en intégralité son interview.
#Replay : vous pouvez retrouver l’interview des fondateurs du French Accelerator, un incubateur installé à Los Angeles pour attirer les français :