Derrière la victoire surprise de Donald Trump, ce sont surtout les nouvelles technologies qui prennent le pouvoir.
Il sera le 45e président des États-Unis. Après une stratégie de campagne improbable et jalonnée de coups bas, Donald Trump a réussi à se défaire d’Hillary Clinton. Un résultat surprenant qui ne doit pas nous faire oublier la place prépondérante des nouvelles technologies et donc, par ricochet, des startups.
Un retour en arrière s’impose.
Snapchat s’est imposé avec Facebook et Twitter
On l’oublie un peu vite, mais lors de la réélection de Georges W. Bush en 2004, Facebook et Twitter n’étaient encore que des « gadgets ». 12 ans après, qui oserait s’en passer seulement une journée ? Regardez Donald Trump. Son compte Twitter est plus une arme de guerre qu’un outil de communication. Pendant toute la campagne, Donald Trump s’est servi de son compte Twitter comme une arme de guerre. Et encore, il s’agit d’ « anciennes » startups.
Encore trop jeune lors de la campagne de 2012, Snapchat a fait une entrée fracassante dans la campagne 2016. 100 millions de personnes utilisent chaque jour le média social éphémère. 86% d’entre eux ont moins de 35 ans. Lors des débats entre Républicains, les 18-24 ans ont été deux fois plus nombreux à suivre les échanges sur « Snap » qu’à la télé.
Encore faut-il savoir leur parler. Bernie Sanders a, lui, choisi de raconter des histoires. Il a profité de ses contenus éphémères pour mettre en lumière les « coulisses ». Montrer ce qui ne rentre pas dans les codes de la télé. Et ça a merveilleusement bien marché pour le sénateur du Vermont. En très peu de temps, il est devenu le « roi » de Snapchat.
Des campagnes plus agiles et mieux adaptées
Les équipes de campagne ont toujours été de grosses machines un peu balourdes. Quand une direction est prise, il est difficile de s’en défaire. Si Georges H. Bush avait compris le brusque changement d’opinion, il n’aurait probablement pas perdu contre Bill Clinton. Avec des analyses fines issues du Big Data, les sondages sur le net, les bots, les candidats comprennent ce qui impacte ou non la campagne.
Un « jeu » auquel excellait Barack Obama. Malgré son relatif anonymat en 2007, le jeune sénateur de l’Illinois se sert du Big Data pour accroître ses donations. Du jour au lendemain, des millions de campagnes web inondent les ordinateurs des américains afin de comprendre ce qu’ils veulent. Cette méthode renverse la super machine Clinton avant d’éteindre John Mc Cain en 2008.
Au centre du jeu, Rocket Fuel tire son épingle du jeu. Plateforme de marketing programmatique lancée en 2008, elle est entrée en bourse en 2013. Preuve de son efficacité. D’ailleurs, la (presque) licorne a travaillé pour les Démocrates ET les Républicains pour cette élection 2016. Reste à savoir ensuite comment on utilise ces données. Pas sûr que Donald Trump ait suivi toutes les consignes.
Des bots pour aller au bureau de vote
Derrière, la Silicon Valley continue de vouloir influencer la politique américaine. Mais, plus uniquement par des donations aux partis. Par exemple, Sam Altman a décidé de lancer début septembre VotePlz. Le site permet aux citoyens de vérifier leur statut d’électeur en ligne et de les guider vers la régularisation à travers un système de gaming. En clair, plus vous aidez vos amis à voter, plus vous gagnez de points.
« Je trouve que c’est une très bonne façon d’utiliser son capital », explique Sam Altman. Soutenus par d’autres startups techs (Genius, Twilio, Automattic, etc), l’association Fight For The Future utilise un système de Chatbot pour amener les électeurs à s’enregistrer. Via des SMS ou Messenger, les personnes n’ont besoin que d’une minute pour se donner la possibilité de voter.
Des initiatives qui donnent une petite idée du futur. Car, oui, les intelligences artificielles vont envahir la politique. D’abord aux États-Unis, mais ensuite et sûrement en Europe, avant de toucher la France. Alors, croyez-le ou non, la politique en 2027 aura très peu de choses à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui. La Silicon Valley et les startuppers du monde entier travaillent pour ça.
En attendant, Donald Trump devient le 45e Président des États-Unis.
#Replay : En attendant la passation de pouvoir, nous vous invitons à regarder notre interview de Jacques Attali :