Pendant trois jours, 32 jeunes dirigeants français ont réfléchi avec 400 entrepreneurs du monde entier lors de ce G20 des entrepreneurs.
Au cœur du réacteur. Pendant trois jours à Pékin, 32 dirigeants de la délégation française se sont frottés à 400 entrepreneurs du monde entier. Un voyage qui a pour but « d’influencer les actions des gouvernements en faveur de l’entrepreneuriat, de travailler en commun avec les entrepreneurs représentant les pays du G20, mais aussi de découvrir l’écosystème du digital en Chine », explique Laurent Horwitz, CEO de Companeo.
Et d’apprendre aussi une autre approche des affaires. « Les Chinois manifestent une réelle curiosité pour l’Occident, parfois empreinte d’un certain romantisme qu’il sera de bon ton de ne pas décevoir », assure la Présidente d’Inspearit, Annie Combelle. « Soyez prêts à être tour à tour un livre de cuisine, un guide touristique et un manuel d’histoire, et ce, bien sûr, sans jamais vous départir de votre légendaire savoir-vivre », ajoute-t-elle.
Favoriser l’émergence de plateformes européennes
Mais, avant les rencontres culturelles, il y a le business. Au cours des 3 jours de débat, les entrepreneurs ont étudié les rapports d’EY et d’Accenture. Un moment fort aux yeux de Laurent Horwitz. « Accenture a mis en avant les tendances de fond sur le rôle des plateformes numériques et leur importance dans la stratégie des entreprises. Un des grands enjeux des années à venir est de réussir à favoriser l’émergence de plateformes européennes ».
Une analyse que Ronan Pelloux, co-fondateur de Creads partage. A ses yeux, l’avenir appartient à ceux qui sauront allier la technologie aux talents des travailleurs freelances. « Avec une augmentation de +85% des travailleurs freelances en 10 ans, je suis persuadé qu’il en va du rôle de l’État et des entrepreneurs d’accompagner la mutation de notre société », avance l’entrepreneur. Et cela passe par des propositions concrètes.
La Chine met les bouchées doubles
Encore faut-il réussir à faire travailler en harmonie tous ces entrepreneurs. « Les intérêts des délégations sont convergents, mais les différences de maturité sont très sensibles. À côté des USA, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et, dans une moindre mesure, de la France, la Chine fait un effort colossal sur ce sujet. Passer d’une économie de production à une économie de création et d’innovation est devenu un enjeu majeur du gouvernement chinois », assure Laurent Horwitz.
L’empire du Milieu met d’ailleurs les bouchées double. « Les projets sont très impressionnants. Nous avons notamment eu l’occasion de découvrir Inno Way, un nouveau quartier proche de Pékin. En 2 ans, 48 incubateurs ont été lancés et plus de 1200 startups sont incubées. Tout l’écosystème (VC, juridique, banques, ….) y est centralisé », décrit le dirigeant de Companeo. Quand la Chine s’y met, elle ne fait pas dans la demi-mesure.
Mais, les autres pays avancent également. « Même si la majorité de nos propositions ont été prises en compte depuis 2013, les PME, ETI et startups de notre pays ont besoin d’être entendues. Il est temps de faire bouger les lignes. La loi travail actuelle témoigne d’une tension sociale insoutenable et d’un manque de compréhension entre l’organe législatif et les travailleurs. C’est à nous entrepreneurs, de proposer des idées concrètes », juge Ronan Pelloux.
Parmi elles, l’éducation est en bonne place. « La France, et la plupart des pays présents, ont un chemin important pour intégrer les formations à l’entrepreneuriat et au digital dès le collège. Il faut former nos jeunes plus tôt. Ils doivent comprendre les enjeux de la création d’entreprises et de l’innovation digitale et avoir les armes pour transformer leurs rêves en réalité », ajoute Laurent Horwitz.
Le G20, ça sert aussi à cela.
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