Pas facile de vivre une levée de fonds. Pour aider les entreprises, Bpifrance rappelle qu’elle dispose de deux types de financements pour les startups, PME et ETI concernées.
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Financer le risque. « Moui », « Vous comprenez… », « Revenez nous voir plus tard ». Au-delà d’un certain seuil, les banques ne savent pas financer l’amorçage d’une startup. Trop tôt, trop risqué, trop innovant. Il faut les comprendre. En général, les startups concernées viennent de finaliser un premier projet innovant. Elles font très peu de chiffres d’affaires, voire pas du tout. Très difficile dans ces conditions de prendre la décision d’investir. Elles ont besoin d’un partenaire prêt à les soutenir dans cette aventure.
Ce qui est le cas de Bpifrance. La Banque Publique d’Investissement propose deux dispositifs : le Prêt d’amorçage (PA) et le Prêt d’amorçage investissement (PAI). Dans le premier cas, le PA a vocation à financer les besoins de trésorerie d’une réalisation d’une levée de fonds en cours. « L’entreprise est en train d’engager des pourparlers avec les investisseurs. Mais cela prend du temps. Pour aider la startup à pallier les tensions de trésorerie qu’elle pourrait rencontrer, nous pouvons lui proposer un Prêt d’amorçage », assure la Directrice du Soutien Réseau – Innovation, Evelyne Scuto-Gaillard.
Accorder un euro pour deux euros de levés
Autre avantage, le différé de remboursement est de 3 ans. Très intéressant quand on est une startup en pleine croissance. À l’issue de cette période de différé, l’amortissement du capital est étalé sur 5 années. « C’est ce qu’on appelle un prêt « Patient » complètement adapté aux startups. Les banques ne proposent pas ce type de solution de financement aux startups, en regard du niveau de risque qui reste élevé », précise Évelyne Scuto-Gaillard. Les montants varient de 50 000 à 100 000 euros. Un montant qui peut aller jusqu’à 300 000 euros, si Bpifrance est soutenu par la Région. Chaque année, 30 millions d’euros sont accordés au titre du prêt d’amorçage.
« Mais, on s’est rendu compte que la startup n’est pas forcément sortie de la vallée de la mort, même quand elle vient de lever des fonds », explique l’experte de Bpifrance. D’où cette volonté de soutenir les startups innovantes également quand elles finalisent une levée de fonds. « Avec le Prêt d’amorçage investissement, nous pouvons accorder un euro de prêt pour deux euros de levés », décrit Évelyne Scuto-Gaillard. Par exemple, une levée d’un million d’euros peut permettre l’obtention d’un PAI de 500 000 euros (montant maximum). « Notre message se veut clairement incitatif vis-à-vis des investisseurs : vous investissez, nous intervenons à vos côtés en bas de bilan pour soutenir la croissance de l’entreprise », ajoute la Directrice du Soutien Réseau.
Crédibiliser encore plus l’offre des entreprises
Un outil financier d’autant plus solide qu’il est soutenu par l’Union Européenne dans le cadre du programme Horizon 2020 Instruments Financiers et du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI). Rappelons qu’il est le programme d’investissement pour l’Europe.
Famoco n’a pas eu à s’en plaindre. L’entreprise française, spécialisée dans les technologies de communication en champs proche (NFC) a bénéficié d’un PAI de 500 000€ lors de sa dernière levée de fonds de 4 millions d’euros en juillet 2015. « C’était important pour nous d’obtenir ce prêt de Bpifrance, parce que l’on est sur de gros marchés et ce qu’un gros client veut savoir, c’est si cette startup sera encore là dans trois ans », détaille sur les Échos le Directeur de Famoco, Lionel Baraban.
Lauréat dans la catégorie « Emergence » et « création-développement » du concours I-Lab, Novea a également bénéficié d’un Prêt d’Amorçage d’Investissement de 300 000 euros. « Les fonds apportés permettront de démontrer le potentiel de nos solutions laser à travers des développements menés en partenariat avec des industriels et des centres technologiques et permettront de finaliser la mise au point de ligne pilote de production industrielle », insiste le président de Novae, Nicolas Ducros.
Pour en bénéficier, les startups sont invités à prendre contact avec la direction régionale de Bpifrance dont elles dépendent. C’est le meilleur conseil que nous pourrions leur donner.
@TancredeBlonde