Le groupe français AXA investit 75 millions dans le site de e-commerce Jumia. Il veut accélérer la croissance de la startup sur le continent africain et vendre ses produits d’assurance.
Devenir l’Amazon africain. C’est l’ambition de Jumia, un des leaders de la vente en ligne sur le continent. Pour réaliser cet objectif, le groupe AXA investit 75 millions d’euros au capital de L’Africa Internet Group (AIG) qui détient le site de e-commerce. L’assureur français en profite aussi pour devenir le fournisseur exclusif de produit d’assurances de Jumia.
« Ce nouveau partenariat avec AXA pour les produits et services d’assurance, nous positionnent idéalement pour continuer à innover et connecter les entreprises à la demande croissante des consommateurs africains », déclarent Sacha Poignonnec et Jérémy Hodara co-PDG de Jumia et de l’AIG. La finalisation de l’investissement d’AXA est attendu au premier trimestre 2016.
La plateforme de vente en ligne croît vite, notamment au Nigeria. Elle est aussi implantée dans une dizaine d’autres pays africains. Mais, Jumia perd aussi beaucoup d’argent. C’est plus de 65,4 millions d’euros engloutis sur les 9 premiers mois de 2015. Cela nécessite la réalisation régulière de levées de fonds auprès d’acteurs financiers. Pour le moment, la startup ne vise pas les bénéfices à tout prix, mais la conquête rapide de nouveaux marchés sur le continent.
Une success story africaine
Depuis son lancement en 2012, Jumia a transformé les habitudes de shopping des consommateurs africains en leur donnant un accès en ligne à une large gamme d’articles, de la mode aux produits high-tech, en passant par les appareils électroménagers.
En octobre 2013, Jumia est le premier détaillant africain à remporter le prix du meilleur lancement décerné par le Wolrd Retail Congress. Sa croissance atteint les 20 % par mois. Cependant les problèmes liés au défaut de bancarisation et de logistique sont aussi des freins au développement du e-commerce en Afrique.
« Nous savons que nous arrivons en avance. Nous nous installons sur des marchés qui ne sont pas mûrs quant à la pénétration et à l’acceptation d’Internet, mais il y a tout de même un grand intérêt pour ce service », avance Sacha Poignonnec. En effet, les perspectives sont prometteuses. La forte hausse attendue des connexions mobiles devrait changer la donne. Les ventes en ligne pourraient représenter 75 milliards de dollars d’ici 2025.