Reprendre une entreprise est un choix plutôt plus complexe que celui de partir de zéro pour créer une société. C’est une décision compliquée qui demande une préparation personnelle et une étude pointue des entreprises mises sur le marché de la reprise.
Un marché de la reprise flou mais actif
Le marché de la reprise d’entreprise est actif, il est pourtant difficile d’obtenir des chiffres précis sur le nombre d’entreprises transmises en France chaque année. Ce marché est composé d’une partie cachée et d’une autre ouverte et publique. Le marché caché représente presque 2 opérations sur 3. Il s’agit des transmissions qui ne font pas l’objet d’une information publique (annonce dans la presse par exemple).
Les statistiques existantes sont donc partielles ou limitées. L’édition 2015 de l’Observatoire CRA de la transmission des TPE-PME estime à environ 20 000 le nombre d’entreprises de 1 à 249 salariés sur le marché de la transmission chaque année. De son côté, le baromètre 2014 de l’Observatoire CNCFA EPSILON de la Transmission de PME estimait à 4 678 le nombre total de transmissions de PME (20-249 salariés). Son estimation pour 2015 s’élevait à 5 268 entreprises.
Une vie totalement dédiée au projet
La reprise d’entreprise demande une énergie et une disponibilité maximale. Vous devez donc vous préparer, ainsi que votre entourage, à une vie totalement dédiée au projet. Un peu comme un bilan de compétence, vous avez tout intérêt à réaliser un bilan de votre situation personnelle et professionnelle. Cette étape réalisée, vous allez chercher l’entreprise qui correspond le mieux à vos compétences et capacités personnelles ainsi qu’à vos moyens financiers.
Pour vous mettre dans la peau d’un repreneur d’entreprise, faites le point sur le type d’activité et d’entreprise qui vous intéresse, ainsi que sur votre parcours professionnel. Côté personnel, vous devez également tester votre motivation profonde pour reprendre une entreprise. Au-delà du matériel et du capital qui sont quantifiables, chaque entreprise a une image, une réputation que vous allez reprendre à votre compte. Si elle compte des salariés, vous allez vous appuyer sur leurs connaissances et leurs compétences. Il vous faudra aussi savoir composer avec eux.
Reprendre en solo ou accompagné
En fonction de la taille de l’entreprise, de son état, des besoins qu’elle présente, il peut être plus sage de s’associer pour combiner des compétences. Par exemple, compléter un savoir-faire comptable, financier et juridique par des talents commerciaux et relationnels. Cela impose parfois de modifier les statuts de la société, ou carrément la forme juridique de l’entreprise.
Un « audit juridique » permet de faire le point sur la vie de l’entreprise, de connaître les dernières modifications statutaires qui ont pu être réalisées. Pour cela, les statuts de l’entreprise que vous ciblez répondront à vos interrogations :
– nature juridique (EURL, SARL, SAS ou autres),
– mode de gouvernance (organes décisionnaires, modalités convocations assemblées…)
– objet de la société
– dénomination commerciale et noms commerciaux,
– noms de domaines internet, etc.
L’étude de ces données permettra de savoir si des modifications statutaires s’imposent pour votre projet, si la cession des titres ou des actions est possible (pacte d’actionnaire à revoir ou à définir). C’est également utile pour connaître le régime fiscal qui vous sera appliqué.
Dans certains cas, même sans parler d’associé ou d’actionnaire, il vous sera indispensable de transformer la nature juridique de l’entreprise pour y appliquer votre mode de gestion et de développement. La formalité comprendra la parution d’une annonce légale dans un journal habilité du département du siège social. Ne vous inquiétez pas. Il faut juste respecter les informations contenues dans les statuts et les délais légaux. La demande de parution de cette publicité légale se fait en ligne. En cas d’urgence, vous pouvez obtenir une attestation de parution que le greffe du tribunal de commerce dont vous dépendez acceptera pour enregistrer les modifications statutaires.