En donnant 99% de sa fortune à sa fondation, Mark Zuckerberg s’inscrit dans une longue histoire d’entrepreneur – philanthrope. Retour sur ces personnalités que l’on connaît moins bien.
Ils ont tout donné ou presque. Malgré l’idée communément admise, les personnes les plus riches du globe ne sont pas les plus avares. Au contraire, diront même certains. Après la naissance de sa petite fille, Mark Zuckerberg a annoncé sur Facebook, sous la forme d’une lettre , qu’il allait léguer 99% de ses actions à une fondation caritative : la Chan Zuckerberg Initiative. Une somme qui représente tout de même 45 milliards d’euros.
Son objectif : « éradiquer les maladies », connecter les populations pauvres à internet, sans oublier la « construction de sociétés fortes ». La fondation compte également investir beaucoup de temps et d’argent sur les solutions qui permettent aux gens d’apprendre de façon différente. Mais, cela ne s’arrête pas là. Le couple Zuckerberg-Chan pose d’autres objectifs : « Notre génération peut-elle éliminer la faim et la pauvreté ? Pouvons-nous offrir à tous des soins de base ? »
Bien sûr, d’autres entrepreneurs-philanthropes l’ont précédé : Bill Gates, Warren Buffet, Georges Soros, pour ne parler que des plus connus. Mais, il y en a d’autres qui viennent d’horizons très différents avec des objectifs qui ne l’étaient pas moins. Petit tour d’horizon de ces entrepreneurs philanthropes que l’on connaît un peu moins.
Le prince Al-Walid Ben Talal
C’est l’homme le plus riche d’Arabie Saoudite. Prince du Royaume, il est à la tête d’une fortune estimée à 32 milliards de dollars. Considérable ! Il a investi dans toutes les bonnes affaires : AOL, Apple, eBay, Twitter, Facebook. Il possède aussi l’hôtel le Georges V. Aucune raison qu’il s’arrête.
Mais, cet homme pieux et formé aux États-Unis a une autre idée de son métier. Loin de vouloir capitaliser, il veut donner la totalité de sa fortune à sa fondation Alwaleed Philanthropies après sa mort. Plus étonnant, il veut que cet argent serve à promouvoir le droit des femmes. Surprenant quand on vient d’un pays qui n’est pas connu pour son ouverture sur cette question. Il veut également aider les jeunes à intervenir en cas de catastrophes naturelles.
Il veut en tout cas « jeter des ponts entre les cultures ». Une bien belle ambition en cette période si délicate.
John Davison Rockefeller
Il est le Bill Gates du début du XXe siècle. Avec sa compagnie pétrolière Standard Oil qui deviendra Esso, John Davison Rockefeller accumule une immense fortune. À tel point qu’il est plusieurs fois condamné par la loi antitrust. À l’époque, Rockefeller est considéré comme un requin. Il n’hésite jamais pour freiner les ambitions de ses concurrents ou pour atteindre ses objectifs. Alors, imaginer donner sa fortune aux œuvres…
Et pourtant, c’est ce qu’il se passe. L’entrepreneur donne plus de 600 millions de dollars de l’époque qui représenteraient aujourd’hui 14 milliards de dollars. Une première. Cet argent sert, entre autres, à fonder l’institut Rockefeller, l’université de Chicago et enfin la Fondation Rockefeller. L’entrepreneur lui donne plusieurs objectifs : aider les plus pauvres, mais aussi promouvoir les progrès scientifiques sur toute la planète. Il donne également beaucoup d’importance aux archives qui sont à ses yeux le trésor de l’humanité.
Alfred Nobel
Tout le monde connaît le prix Nobel. Beaucoup savent également qu’il a été un pacifiste convaincu, malgré l’invention de la dynamite et de la nitroglycérine. En revanche, peu savent que c’est en lisant sa… propre nécrologie qu’il décide de prendre une immense décision.
Mal informé, un journal français décide d’annoncer sa mort : « le marchand de la mort est mort. Le Dr. Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes, plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ». Cette annonce qui arrive 8 ans avant la date prévue le bouleverse.
Il décide alors de léguer l’intégralité de sa fortune pour créer le prix Nobel. Une récompense qui doit mettre en avant une personne qui a œuvré pour la paix et rendu service à l’humanité. On retrouve pêle-mêle, Martin Luther King, Mère Teresa, le Dalaï-Lama, Aung San Suu Kii, Nelson Mandela.
Le prix récompense toutes les avancées scientifiques, notamment dans le domaine de la médecine, de la littérature, la chimie, l’économie.
Richard Wallace
Saviez-vous que seuls les Parisiens les plus riches avaient accès à l’eau potable au XIXe siècle. Consterné devant le manque d’imagination des pouvoirs publics français, l’homme d’affaires britannique décide de financer la fontaine Wallace, des fontaines urbaines qui vont améliorer l’approvisionnement général de la ville.
Dire qu’il a fallu l’arrivée d’un anglais pour donner aux Parisiens la possibilité de boire de l’eau potable. Un fait assez rare en ces temps de french bashing outre-Manche, pour le noter.
Albert Kahn
Ce banquier français est un des premiers grands argentiers en France à penser la question sociale. À la fin de sa vie, il offrit même à tous ses employés des visites médicales payées et 5 semaines de congés payés par an. À noter que l’on est dans les années 30. Il faut attendre les accords de Matignon en 1936 pour imposer les congés payés aux employeurs.
Passionné par la photographie, il constitue également l’une des plus grandes réserves de photographies du début du XXème siècle. Les Archives de la Planète sont conservées au Musée départemental Albert Kahn à Boulogne Billancourt.
Même s’ils se sentent concernés par la pauvreté, les grands entrepreneurs français préfèrent se concentrer sur les startups qui pourraient devenir les prochaines licornes de demain. Et ils ont bien raison.