Après la cuisante défaite de l’équipe de France contre l’équipe d’Irlande, il est temps d’expliquer enfin pourquoi le Rugby et le monde de l’entreprise se ressemblent tellement.
« Heureusement qu’il y avait mon nez, sinon je l’aurais pris dans la gueule ». C’est aussi ça le charme du rugby : pousser des molosses, comme Walter Spanghero à développer un sens de l’humour, tout en restant humble devant l’adversité. Deux vertus qui ne sont pas incompatibles avec la vie d’entrepreneurs.
Voici quelques phrases cultes d’hommes glorieux du rugby qui ne manqueront pas de rappeler aux dirigeants certaines situations délicates.
« Quand un entraîneur ennuie, il est rare que l’équipe chante »
Une équipe de Rugby est un tout. Si elle ne bouge pas en harmonie, selon les désirs de l’entraîneur, elle se disloque, s’éparpille, avant d’exploser devant les coups de boutoir de l’adversaire. Rien à voir avec le football où le meneur de jeu, l’attaquant ou le capitaine peut éclipser tout le travail de l’équipe.
L’entrepreneur joue ce rôle de chef d’orchestre. Il organise, anticipe, harmonise la sélection. C’est à lui d’impulser cette joie d’aller marcher sur l’adversaire.
L’entraîneur est le général en chef qui impulse la marche à suivre.
« Dans une équipe de rugby, il n’y a pas de passagers, il n’y a qu’un équipage »
L’ancien arrière du XV de France Pierre Villepreux sait de quoi il parle. Dans une équipe de rugby, tout le monde a sa place et doit accomplir sa tâche. Si un joueur sort de son rôle, c’est toute l’équipe qui peut être déstabilisée. Comme disait Pierre Danos, ancienne légende de l’AS Béziers : « en rugby, il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent ». Chacun sa partition.
C’est pareil aussi dans l’entreprise. Xavier Niel a beau être perçu comme un génie, il n’est pas grand-chose sans ses ingénieurs et autres collaborateurs qui font de Free, l’une des entreprises les plus innovantes de France. Quel collaborateur ne se sentirait pas fier d’appartenir à cette entreprise ?
Un sentiment que chaque entrepreneur doit faire germer dans son activité.
« Le meilleur moyen d’atteindre son objectif au rugby est d’aider les autres à atteindre le leur »
Johnny Wilkinson est l’exception de ce sport si collectif qu’est le Rugby. À lui tout seul, il a fait gagner à l’équipe d’Angleterre (plusieurs fois) le tournoi des VI nations et la coupe du monde en 2003. Ce drop de la dernière minute contre l’Australie en finale restera dans les annales du sport.
Mais, Johnny Wilkinson ne s’en félicite pas plus que ça. Il sait que ses succès dépendent du travail des piliers et des demis de mêlée. « Dieu m’a donné le talent, mais les avants m’ont donné le ballon », disait avec justesse et humour l’ancien demi d’ouverture sud-africain Janie de Beer.
Un ingénieur ne peut pas travailler si on ne vend pas son produit. Un commercial ne peut pas travailler si le produit qu’il est chargé de vendre n’est pas de bonne qualité. Un entrepreneur ne peut pas travailler, s’il doit tout faire. C’est pareil au rugby.
« Un match qui ne fait pas mal est un match raté »
Encore une fois, Walter Spanghero sait parler des « joies » du rugby. Il rappelle qu’un match est un combat. Pendant 80 minutes, on s’écharpe, on se bat, on s’écrase, mais on reste dans les règles. Celui qui ne respecte pas l’esprit du jeu est immanquablement puni. À vaincre sans difficulté, on triomphe sans gloire, pourrait-on presque dire.
Surtout que le plus beau vient à la fin : lors de la 3e mi-temps. On se serre la main, on boit des coups et on s’amuse de s’être entartré la tête pendant tout un match. Si ce n’est pas une belle philosophie.
Certes, on ne peut transposer sur ce point le rugby au monde de l’entreprise. Mais l’idée reste la même : il faut se donner du mal pour le bien de l’équipe.