De plus en plus de Français industriels, jeunes porteurs de projets, etc., quittent la France. On assiste à une fuite des talents accélérée aux répercussions graves pour l’emploi et notre économie. Les exilés fiscaux sont un sujet tabou aux yeux de nos gouvernants et c’est ce dont Jacques Petit et ses deux invités, observateurs de la situation et acteurs de l’entrepreneuriat, vont traiter aujourd’hui dans Widootalk.
Jean-Philippe Delsol de Delsol Avocats, avocat fiscaliste et conseil auprès de nombreux français souhaitant transférer leur domicile à l’étranger et auteur de nombreux ouvrages dont « Pourquoi je vais quitter la France: histoires vraies d’exilés fiscaux » aux éditions Tatamis, et Jean de Broissia, gérant et cofondateur de Praxedo, éditeur français de logiciels et leader sur le marché des applications mobiles professionnels, partagent avec nous leurs opinions sur la situation entrepreneuriale en France.
La société française est de plus en plus dominée par la puissance publique, elle se « fonctionnarise ». Et ce n’est pas un hasard si de nombreux patrons de PME sont venus demander conseil au cabinet de Jean-Philippe Delsol afin de savoir comment et où partir. Aujourd’hui, les chefs d’entreprises se demandent sérieusement s’ils peuvent continuer à être concurrents du monde entier dans notre pays ou plus de 50 % des actifs sont rémunérés par l’argent public.
Pour Jean De Broissia, dont l’entreprise est en France, il y a une vraie « démobilisation des entrepreneurs ». Lorsqu’il a créé Praxedo il y a 9 ans, il a bénéficié d’un certain nombre d’aides de l’État qui lui a permis d’accomplir son projet en autofinancement. Mais s’il devait la créer aujourd’hui, ce ne serait plus aussi simple. « La situation s’est clairement dégradée en France depuis 10 ans » et il aurait « du mal à trouver les arguments pour conseiller à un entrepreneur de s’installer en France ».
Un entrepreneur désire avoir un environnement juridique et fiscal stable et, face aux « taux d’impôts abusifs et excessifs », Jean-Philippe Delsol a constaté dans son cabinet, 4 à 5 fois plus de gens qui veulent partir. Il y a de plus en plus de Français en périphérie de la France et ce n’est pas anodin. Aujourd’hui en France, « sur un salarié au niveau de revenu moyen, les charges sociales sont près de 100% du revenu net alors qu’au Luxembourg, en Suisse ou en Grande-Bretagne, elles sont de 20 à 25% employé et employeur compris ». Face à ces chiffres, il est évident qu' »on n’est pas en phase ».