Interviewée par Le Figaro, la ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et au Numérique annonce sa volonté de créer une école de l’entrepreneuriat.
Une idée inattendue. Pour promouvoir et unifier le monde de l’entrepreneuriat, Fleur Pellerin a révélé au Figaro, lors d’une interview, un projet futur lui tenant à cœur. « Je souhaite que l’on travaille à la création d’une école de l’entrepreneuriat, qui permettrait aux publics largement mis à l’écart de la création d’entreprises (jeunes, seniors, habitants des quartiers populaires, etc.) de se lancer eux aussi dans cette aventure ».
Un programme ambitieux qui a tout l’air d’avoir déjà pris forme dans l’esprit de la ministre. « Elle pourrait prendre la forme d’une plate-forme largement dématérialisée, ouverte à tous les profils […] où l’on trouverait aussi bien des formations de droit ou de compatibilité que des techniques pour créer son site Internet ou choisir la forme juridique de sa société ». Son slogan, qui devrait plaire au président, « une école pour tous ».
Cette idée débouche de sa volonté à vouloir promouvoir l’entrepreneuriat français. « La culture de l’entrepreneuriat est en train d’évoluer dans notre pays […] 61 % des Français ont une image positive des entrepreneurs et 87 % considèrent que l’entrepreneuriat crée de l’emploi ». Elle prolonge son travail sur une évolution du statut et souhaite démocratisé l’entrepreneuriat, le rendre accessible pour mieux le développer.
« J’entends leurs inquiétudes »
Avant même de s’atteler à la création d’une école, la ministre doit s’attaquer à de nombreux dossiers. Fleur Pellerin, déclare être à l’écoute des petites entreprises françaises et compte bien rempiler pour une deuxième série de mesures. « Il faut continuer à promouvoir les réussites françaises ; faire comprendre que l’entrepreneuriat est un enjeu de progression sociale ».
La ministre se veut avant tout rassurante face aux différentes réformes qui pointent le bout de leurs nez. En particulier, la réforme des retraites qui inquiète bon nombre d’auto-entrepreneurs. « À nous de créer les conditions pour que les entreprises se remettent à investir et embaucher ; tout le monde y sera gagnant, y compris l’État en termes de recettes fiscales ».
La réforme des retraites n’est pas la seule ombre au tableau des entreprises. Depuis que Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, a mis le projet de loi sur le régime des auto-entrepreneurs sur le tapis, l’entente n’est plus cordiale. Cette mesure sur l’artisanat, le commerce, les TPE, ainsi que le régime des auto-entrepreneurs, soulève la fureur des dirigeants et devient la bête noire du gouvernement.
« Cette réforme n’a évidemment pas pour but de casser le régime […] elle doit permettre d’harmoniser les régimes juridiques, fiscaux et sociaux de la création d’entreprises afin d’offrir un paysage simplifié et plus équitable », estime Fleur Pellerin. Selon elle, il est nécessaire de « résoudre des effets pervers minoritaires » pour se concentrer d’aventage sur l’évolution de l’entrepreneuriat français.
Noëmie Beillon