Un stagiaire de Bank of America est mort après avoir travaillé 72 heures de suite. Une enquête a été ouverte pour découvrir si les conditions de travail du jeune homme sont liées à son décès.
L’heure de trop. Un jeune homme, Moritz Erhardt, âgé de 21 ans, a été retrouvé mort dans son appartement londonien, jeudi dernier. Il était stagiaire à la Bank of America et, d’après des témoins, rentrait tous les matins à 6 heures du matin, enchaînant près de 72 heures de travail.
La Bank of America a publié un communiqué suite à cette annonce tragique, pour exprimer son « choc » et sa « tristesse ». «Il était apprécié de ses collègues et était un stagiaire très assidu, promis à un brillant avenir». Mais les médias anglais se sont empressés de pointer du doigt l’établissement ainsi que les conditions de travail dans le secteur bancaire.
Le garçon était payé environ 2.700£, soit 3.150€, par mois. Mais il était possible de gagner plus sachant que le salaire variait selon les heures effectuées. Ainsi, comme en témoigne un collègue « le cauchemar de tout stagiaire : un taxi vous ramène chez vous à 7 heures du matin et attend que vous vous soyez douché et changé pour vous ramener au travail ». Un second raconte que « faire 100 heures dans la semaine est le minimum et que la moyenne tourne plutôt autour de 110 ».
Et en France?
Heureusement, en France, nos stagiaires sont plus protégés. Le régime des 35 heures ne peux être dépassé et les élèves sont suivis par leurs établissements. Mais le plus grand problème pour eux reste le salaire. Une question qui fait débat à l’international.
En France, une entreprise n’est pas obligée de rémunérer son stagiaire si celui-ci effectue un stage de moins de 2 mois. Néanmoins, les députés ont souhaité rendre les stages non rémunérés interdits. Vers la fin du mois de mai, ils ont voté un texte pour rendre « obligatoire » l’indemnité.
Cette initiative n’a pourtant pas que de bons côtés. Les élèves auront désormais beaucoup plus de mal à trouver des stages. Les entreprises seront sûrement plus sélectives. Il est pourtant important de permettre à des jeunes gens de découvrir la vie d’entreprise. La « vraie » bonne solution n’est donc pas encore d’actualité, mais cet événement prouve que l’affaire devient pressante.
Noëmie Beillon