Le président de la République était, mardi, en excursion à la Roche-sur-Yon. Pour son quatrième déplacement de la semaine, François Hollande ne relâchait pas son enthousiasme sur la baisse du chômage, même si derrière 84 % des Français ne suivent plus.
« Nous allons y arriver ». En bon président qui se respecte, François Hollande a motivé ses troupes et est allé auprès du petit peuple. Accompagné du ministre du Travail, Michel Sapin, le chef de l’État a affiché un volontarisme concernant la courbe du chômage. « Le chômage ne prend pas de vacances ». Ce déplacement en ville avait pour but de remotiver les Français. « Si on est là, c’est pour essayer de trouver des solutions ».
« Au-delà des chiffres, des statistiques, il y a des réalités différentes, et c’est pour voir ces réalités que nous sommes réunis aujourd’hui ». Tout au long de la journée, le président n’a cessé de réaffirmer « l’objectif des 100.000 [emplois] pour la fin de l’année ». Un discours qualifié de « méthode Coué » par l’opposition et qui malgré tout, ne botte pas non plus les Français.
Ce tournée-ménage faisait suite à la publication, lundi, de son rapport annuel sur l’économie française. Le FMI estime que Paris a effectué « aux deux tiers les efforts entrepris en 2011 pour stabiliser les déficits » mais doit poursuivre dans cette voie.
La rigueur imposée depuis le début du quinquennat de François Hollande peut en être allégée. Le chef de l’État déclare tout de même vouloir rester « prudent » mais reste « confiant sur l’inversion de la courbe du chômage ».
Espoirs déchus
Le discours du président de la République n’a en rien rassuré les esprits angoissés des Français. Selon un sondage IFOP, réalisé fin juillet, 84 % d’entre eux ne croient plus à ses promesses. Depuis le dernier sondage de janvier dernier, l’espoir a perdu 9 points. Les Français préfèrent sûrement le pessimisme à l’illusion.
Côté politique, c’est sans grande surprise, l’UMP (97 %) et le FN (96 %) qui sont les plus incrédules concernant les vœux de François Hollande. Et même les sympathisants de gauche commencent à flancher. Seuls 2 à 3 % croient en l’inversion de la courbe du chômage.
Il est vrai que les derniers chiffres ne sont pas plus rassurants. Selon l’Insee, le chômage pourrait atteindre son record historique, soit 10.7 % de la population active en métropole touchée d’ici fin 2013. Malheureusement, seul l’avenir nous dira si le président de la République a eu raison de croire en ses paroles.
Noëmie Beillon