D’anciens cadres d’Aubade, la marque de lingerie fine, ont décidé de sauter le pas de la création d’entreprise suite à leur licenciement soudain. Un pari gagné puisque trois ans plus tard, la marque « Indiscrète » est sur le devant de la scène.
Didier Degrand, Christelle Bois et Béatrice Mongella ont ensemble créé leur marque de lingerie haut de gamme « made in France », après leur licenciement de chez Aubade. Une histoire qui ne pressentait pas à cette belle réussite, quand en 2005, la marque de lingerie à congédier 66 de ses salariés pour cause de délocalisation.
Dider Degrand, l’ancien directeur de production d’Aubade se réjouit de cette victoire. « L’histoire est magnifique ! On est en train de réaliser ce que nous avons écrit sur le papier. Un chiffre d’affaires, en création d’emplois et en volume ». Un rêve qui se vit à trois, puisque Christelle Bois et Béatrice Mongella se sont associés à monsieur pour donner vie en 2010 à leur propre signature.
Dentelle française
Aujourd’hui, « Indiscrète » compte 23 employés, dont 18 anciens d’Aubade. Tout ce petit monde s’active dans les 900 m2 d’ateliers construits par la commune de Chauvigny. Il faut ajouter à cette équipe, les 105 conseillères de ventes installées en France et en Belgique.
Côté chiffre, « En 2011, on avait prévu 320.000 euros hors taxe de chiffre d’affaires, on a fait 304.000, en 2012 on avait prévu 635.000, on a fait 700.000. Pour 2013, on prévoit un million », a souligné Didier Degrand à l’AFP.
Martine Lebrun, 55 ans, mécanicienne en confection, licenciée après 36 ans de carrière chez Aubade confie être « fière de participer à ce projet ». Claudie Blanchard, quant à elle, licenciée après 25 ans chez Aubade, ne cache pas son enthousiasme face à la réussite de la marque. « C’est un joli pied de nez à Aubade. J’espère que notre réussite aura valeur d’exemple ».
Finesse d’« Indiscrète »
Les trois créateurs ont misé sur une fabrication haut de gamme. Les produits sont réalisés à la commande et sur mesure. Allant de la taille 85 à 120, passant par le A jusqu’au F et du 36 au 58. Toutes les formes sont représentées par la marque.
Didier Degrand précise que « la personnalisation peut être assez basique sur un catalogue assez exhaustif. D’autres correspondent à des personnes qui souhaitent allaiter, qui ont par exemple une différence importante entre le sein droit et le sein gauche et d’autres qui ont une mastectomie partielle ou totale ». Du sur-mesure nécessaire donc.
Ces parures sont de fabrication exclusivement française. Un point important, que les entrepreneurs n’ont en aucun cas voulu négliger. Un luxe qui à son prix car il faut compter 100 euros pour un ensemble. Un coût qui n’est pas si loin de celui de leur ancien employeur. Mais une chose est sûre, la comparaison s’arrête là.
Noëmie Beillon