Yannick Le Guern reçoit Eric Dexheimer, Photographe, pour une émission tournée vers l’art et l’humanité, dans l’émission « L’art de changer le monde et de bâtir une humanité meilleure » sur Radio Widoobiz.
Eric Dexheimer, un Homme, un Vrai, qui quitte la grande distribution, Saint Maclou et le groupe Auchan et qui va passer, des photos de vacances à la photo citoyenne, engagée qui l’entraine à la découverte de soi et du monde, au parcours initiatique pour se recentrer.
Dans son grand œuvre, il montre et écrit l’humain dans la marge, dans la misère, dans les dysfonctionnements de la société, avec une volonté de s’interroger et de questionner l’Autre pour se positionner dans ce monde et le faire évoluer. Ses photos et son propos sont résolument humanistes.
Il nous plonge d’abord dans le syncrétisme brésilien, l’esclavage, le métissage et l’esprit de résistance. Puis, ses thématiques s’orientent sur l’amour la mort et la marge: sensibles quartiers (livre avec Albert Jacquard), Amours de vieux et vieilles amours, In fine (sur la mort), l’enfance, le handicap. Il réalise également un agenda pour Amnesty International.
Tel le Chevalier Blanc et porté par l’instinct méthodique de l’Actor Studio, il entre en immersion dans ses sujets. Il passe par exemple 280 jours en hôpital pour un livre sur l’autisme ou fréquente pendant 2 ans les morgues. Il ressort que son travail sur la mort, In fine, est d’une beauté lumineuse. Il nous plonge au cœur de notre propre finitude mais non douloureuse.
Des photos intenses, habitées, humaines qui font que nous ne sommes plus les mêmes après avoir vu ses œuvres. Il nous place dans l’évolution de l’Homme et du Monde.
L’émission est un voyage pour rester conscient, alerte et engagé, et, devenir poète de nos existences. On parle de Rudyard Kipling, mais pas que, de l’homme à la croisée des chemins, de transmettre des vertus.
Et pour le plaisir le fabuleux poème, If de Rudyard Kipling, et sa traduction d’André Maurois :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
Décryptage
Eric Dexheimer « Tu seras un Homme mon fils » photographie humaniste, belle.
Publié le 11 juillet 2013