Le nouveau patron du Medef s’est exprimé dimanche soir dans l’émission « Grand Jury RTL-le Figaro-LCI ». Un discours élogieux sur ces chers patrons.
Pierre Gattaz, nouveau visage du Medef, n’a pas mâché ses mots pour défendre ses petits chefs. « La maison brûle, la France ne va pas bien. Il y a urgence alors que la France détruit mille emplois par jour. Il y a un stress énorme des chefs d’entreprises ».
Accompagné de ses anciens concurrents – Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi – le successeur de Laurence Parisot a revêtu sa cape du défenseur des entrepreneurs. Un discours bien encadré, bien travaillé, bien planifié. Tout était fait pour faire la promotion « des sauveurs de la France ».
« C’est l’entreprise qui sauvera la France. Ce ne sont ni les associations ni la sphère publique qui peuvent créer de l’emploi, mais l’entreprise. En France, les chefs d’entreprises qui créent des emplois sont des héros ». Pour lui, « le gouvernement doit prendre ses responsabilités » pour venir à bout de cette situation économique qui fait la grimace.
La France, « pays merveilleux »
« Nous avons un pays merveilleux avec des ingénieurs, des filières d’excellence comme l’aéronautique, la banque, la chimie, les services… Mais on ne libère pas les énergies! On ne fait pas confiance aux entrepreneurs !». Mieux caresser dans le sens du poil pour piquer par la suite. Stratégie ou non, Pierre Gattaz n’a pas lâché une seconde le morceau.
De ce fait, le chef du Medef a conté sa visite à l’Élysée de jeudi dernier. Il raconte avoir échangé avec le président de la République sur les problèmes de « l’entreprise [qui selon lui] est une cellule humaine qu’il faut protéger avant tout ».
Il a proposé « un pacte de confiance ». « Nous voyons une France qui gagne en 2020, nous pouvons faire baisser le chômage à 7 %. Mais en échange, le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Il faut à l’entreprise un terreau qui ne soit pas peuplé de ronces et de cailloux. Il faut un terrain serein fiscalement et plus souple socialement ».
La question des retraites
Le patron des patrons n’a pu s’empêcher de –re – ouvrir le fidèle débat des futurs retraités. Pour lui, il n’est pas envisageable d’augmenter les cotisations sociales, « 0,1 point d’augmentation des cotisations, c’est 10.000 chômeurs à l’horizon cinq à sept ans ».
Il alloue d’« augmenter de 41,5 annuités à 43 en 2020 et de 62 à 63 l’âge de départ à la retraite à l’horizon 2020, puis de 63 à 65 ans à l’horizon 2040 ». Une solution que déjà beaucoup de grands pays européens ont adoptée, mais que François Hollande a écartée pour le moment d’un revers de la main.
Noëmie Beillon