Un excès de travail peut conduire certains membres de l’entreprise au burn-out. Heureusement, il est toujours possible de se reconstruire.
Remonter la pente. Malgré son caractère exceptionnel, le burn-out peut toucher n’importe quel membre de l’entreprise. Pire, d’après Sabine Bataille, consultante RH, sociologue et spécialiste de la reconstruction après un burn-out, ce sont généralement les collaborateurs les plus actifs qui tombent les premiers dans la spirale du burn-out. En clair, les meilleurs d’entre nous.
Pourquoi la superbe machine décide-elle de s’arrêter ? « C’est le principe de la goutte d’eau. Avec l’accumulation de la fatigue, un petit événement peut faire basculer la personne », explique Sabine Bataille : un rendez-vous raté, un objectif manqué, sa petite fille qui pleure dans ses bras. Tout ça, alors que la personne s’imagine au top de sa performance. Résultat, elle n’arrive plus à rien. Pour son bien, il faut qu’elle se retire de l’entreprise.
Un moment évidemment très difficile à vivre. Cela est vécu comme « un chagrin d’honneur », selon les mots de Sabine Bataille. Cependant, le salarié ou l’associé en sortie de piste ne peut reprendre sa vie normalement, sans une coupure bénéfique.
Quelles sont alors les étapes de la reconstruction après un burn-out ?
1. Dormir, se reposer
Repos absolu. Sans cela, le retour en entreprise ne sera jamais envisageable. « Au minimum, cela dure 3 semaines », précise Sabine Bataille. 3 semaines pendant lesquels, le collaborateur en burn-out met en jachère son esprit et son corps. Le collaborateur en question en profitera également pour renouer une vie sociale, familiale.
Une phase qui peut cependant être très douloureuse à vivre. « Malheureusement, cela peut déclencher des angoisses », explique la spécialiste du burn-out.
2. Être accompagné de spécialistes
Là, vous avez carte blanche. Que ce soit, un médecin généraliste, psychiatre, psychologue, coach, ils pourront tous vous aider à remonter la nasse dans laquelle vous avez plongé. Encore faut-il l’accepter. « Mais non, j’en ai pas besoin. Je suis juste fatigué. Encore une semaine et c’est bon ». Oui bon, sauf que ça ne marche pas comme ça.
Pour être sûr ou presque de ne pas retomber dans ses travers, il est nécessaire que la personne suive une thérapie brève (entre deux et six mois tout de même). « La personne va faire un travail sur le comportement », explique la sociologue. Autrement dit, « comment elle va supporter le conflit, l’autorité, la hiérarchie dans l’entreprise ». Les thérapies longues travaillent, elles, davantage sur la santé mentale du patient.
3. Reconquérir son identité personnelle
À force de bûcher, les personnes en oublient la vie qu’elles ont à côté : femme, mari, famille, amis. Ce n’est pas qu’elles ne veulent pas les voir, mais elles n’ont tout simplement « pas le temps ». Triste à dire, mais il n’existe pas d’échappatoire.
En période de reconstruction après un burn-out, la personne va devoir « reconstruire son identité », parentale, familiale et sociale. Autrement dit, réintégrer le fait qu’il ou elle existe pour autre chose que le travail. Un travail mental qui ne se fait pas tout seul.
4. Prendre soin de son corps
Après un burn-out, il est nécessaire de se reconnecter avec son corps. Eh oui, à force d’être dans la performance, ils en oublient de faire respirer leur organisme.« Ils font du sport, se font faire des massages, prennent des cures de sommeil ». Sabine Bataille prévient même : « ils peuvent faire des siestes matin et soir ».
5. Se projeter à nouveau dans le milieu professionnel
Le corps et le mental soignés, il est temps de se projeter à nouveau sur une vie professionnelle. Pas facile. D’autant qu’entre temps, les ambitions de carrière ont sûrement évolué. « Beaucoup de personnes se mettent en 4/5 », explique d’ailleurs Sabine Bataille. D’après son échantillon de cadres avec qui elle a travaillé, « un tiers aménage ses conditions de travail ».
L‘envie de revenir en entreprise peut revenir naturellement, « comme une envie de ressortir de cette bulle de protection ». Les autres auront besoin de l’avis d’un médecin pour se persuader qu’il est temps de reprendre le chemin de l’entreprise.
Attention cependant à ne pas à revivre les mêmes excès. Comme le rappelle la consultante RH, « un tiers des personnes qui reviennent après un burn-out retombe dans les mêmes pièges ».
Là, l’entrepreneur ne pourra plus dire qu’il ne savait pas.